Chapitre 22 - Baiser ou se faire baiser, il faut choisir (partie 5)

Elle garda ses yeux rivés aux siens, laissant son souffle caresser sa bouche. Ses mains parcoururent son dos avec lenteur et force jusqu'à finir sur ses hanches.
Puis lentement, elle ferma ses yeux et recommença à l'embrasser avec langueur alors qu'il imprimait son rythme en elle.
Son corps s'échauffa à nouveau et elle enfouit son visage dans son cou, sa main se perdant entre ses cheveux. Elle le fit basculer sur le côté pour pouvoir accompagner son déhanchement avec plus d'intensité. La tête du lit heurta une fois le mur alors qu'il sentait le corps de Bo se tendre contre le sien.
Elle laissa échapper un "oui" dans un gémissement qui se perdit contre sa peau. Elle se raccrocha à lui de toutes ses forces alors que le plaisir déferlait en elle.

Quentin céda au même moment, son plaisir synchronisé avec celui de Bo à moins que ça ne soit l'inverse. Il se tendit contre elle dans un dernier coup de reins. Dans un soupir un peu plus sonore, il revint l'embrasser dans le cou. Il resta en elle, caressant sa cuisse d'une main, en appui sur son autre bras pour ne pas l'écraser. Elle pouvait sentir son souffle court sur sa peau, son coeur cogner dans sa poitrine.

Elle resta un long moment sans rien dire, caressant ses cheveux, sentant son corps encore prompt à réagir à la moindre caresse.
Elle embrassa ses lèvres en lui murmurant : "je t'aime tellement."
Ses doigts caressaient son visage avec une infinie douceur.

— Je veux faire ça toute la nuit. Et toutes les prochaines, murmura-t-elle.

Leurs yeux se trouvèrent encore et Quentin lui offrit un de ses rares sourires chaleureux. Il ne s'était jamais senti aussi bien de toute sa vie.

— Quand tu veux. Je suis complètement à toi, répondit-il à voix basse aussi.

Il bascula finalement sur le dos, la gardant sur lui. Il ne pouvait s'empêcher de continuer ses caresses, d'embrasser sa peau, ses lèvres, par petites touches cette fois.
Il ne voulait plus la quitter, plus se passer de son contact et de sa présence.

— Je te laisse vingt minutes pour t'en remettre, murmura-t-elle.

Elle lui sourit avant d'ajouter :

— Ensuite, ce sera toi qui me demandera de ralentir...


Capucine n'arrivait pas à dormir. Elle avait pensé à tout ce qui s'était passé ces derniers jours, à sa vie qui prenait un tour inattendu... Mais surtout dès que Noé bougeait, respirait ou soupirait, elle l'écoutait. C'était terrible d'être ainsi à l'affut du moindre geste. Elle était certaine qu'il ne tenterait rien. S'il avait dû le faire, il se serait lancé au début. Maintenant il devait penser qu'elle dormait et ne s'y hasarderait pas.
Elle se mit alors à entendre un son étouffé de la chambre d'à côté. Bo. Visiblement, ils ne dormaient toujours pas non plus. Quand elle pensait qu'elle avait imaginé Quentin comme étant totalement hermétique au sexe et qu'il l'avait presque jeté dans le lit de Noé pour rejoindre Bo...
Le bruit de la tête de lit contre le mur la fit sursauter. Mais le gémissement féminin qui suivit et le léger bruit de frottement du lit fut encore plus gênant.

Noé ne dormait pas plus. Il avait bien essayé, mais la proximité de Capucine l'en empêchait. Il faisait ce qu'il détestait le plus : la girouette. "Je me lance". "Je me lance pas". Et pendant que son esprit le torturait, son corps ne trouvait pas sa place dans le lit. Sur le dos. Sur le côté. Face à Capucine. Dos à Capucine.
Il sentit la jeune femme sursauter en même temps que lui au bruit contre le mur. Putain. Quentin ne se faisait vraiment pas chier. Merde.
Quand il entendit Bo, il poussa un long soupir agacé et colla sa tête sous l'oreiller. Cela n'allait pas arranger ses affaires et encore moins celles qui se passaient sous sa ceinture.

— Font chier... fit-il dans son oreiller.

— Au moins... Tu sais que c'est pas un robot, murmura Capucine.

Elle se tourna sur le dos et remonta le drap sur sa poitrine en regardant le plafond.

— Je crois que c'est fini. Ils vont peut être dormir maintenant.

Mais d'expérience, elle avait tendance à penser que si ça finissait vite... Alors il pouvait y avoir un second round plus tard. Alors si vraiment ils avaient de la chance, il n'y en aurait que deux...

Il retira l'oreiller de son visage et recala sa tête dessus avec un rire plein d'ironie.

— Dans tes rêves, oui. Ils vont jamais s'arrêter maintenant qu'il y a plus de risque qu'elle le tue.

Il soupira longuement. Il voulait bien découvrir d'autres facettes de son frère, mais pas celle-là.

Elle soupira et ferma les yeux. Elle esquissa un léger sourire.

— Alors que nous si on le faisait, il faudrait ne faire aucun bruit... Remarque ce lit ne grince pas. Il y a que les têtes de lit qu'ils ont mal fixés...

C'était très mesquin de titiller son imagination mais quitte à ne pas dormir, autant s'amuser un peu.

Il serra les dents en l'entendant en remettre une couche. Il se tourna sur le côté pour la regarder. Est-ce qu'elle voulait toujours lui donner une leçon ? Ou est-ce qu'elle le provoquait pour qu'il agisse ? Ces questions n'arrêtaient pas de tourner en boucle dans sa tête. Capucine le rendait dingue ! Elle avait parlé de manigances et c'était exactement ce qu'elle faisait. Simplement, le but lui échappait.
Il approcha son visage du sien doucement.

— On est pas obligés de s'accrocher aux têtes de lit non plus, murmura-t-il, juste pour voir sa réaction.

— Je pensais plutôt au fait que quand tu fais ça.

Elle fit bouger le lit d'un déhanchement ce qui fit un léger clac quand la tête de lit heurta le mur.

— Ça fait ça... Parce qu'il y a un décalage dans l'angle. C'est pour ça que j'aime pas les têtes de lit qui se fixe au cadre, ça ne se colle jamais contre le mur. Y a toujours un écart, il vaut mieux un lit complet ou alors tu prends vraiment le parti de pas le coller au mur, dit elle sur le même ton que lorsqu'elle lui expliquait pourquoi il fallait porter tel ou tel vêtement avec une silhouette comme la sienne.

Mais intérieurement elle s'amusait beaucoup.

— On dirait un vendeur Ikea... Super sexy, fit-il, un peu dépité et agacé.

Elle se foutait de sa gueule. Vraiment. Il en était sûr. Puisque c'était comme ça, il se rapprocha d'elle encore un peu plus.

— On peut faire ça par terre aussi, murmura-t-il, son visage tout près du sien.

— J'adore faire ça par terre. Sur des tapis persan. Mélange de soie et de laine.

Elle caressa ses cheveux sur sa nuque.

— Mais ils ont dû trouvé les derniers rouleaux de moquette de Lapeyre pour les coller dans cette chambre.

Elle était en plus d'un gris douteux. Combien de gens avaient marché ici avec leurs chaussures ? Cette simple idée lui donnait un frisson de dégoût.

Ses doigts sur sa nuque lui collèrent un doux frisson le long de sa colonne vertébrale qui réveilla son désir qui n'était pas vraiment endormi. Heureusement qu'ils étaient sous les draps ! Elle ne s'en rendrait pas compte.
Capucine sentit la main de Noé atteindre enfin la peau de son flanc.

— J'étalerai le drap. Tu ne toucheras pas la moquette.

Noé ne réfléchissait pas trop et cela valait mieux. Il s'était suffisamment pris la tête depuis qu'il s'était mis au lit. Si elle le testait, il avait l'intention de faire de même.

HJ> Elle est couchée sur son dos.

Elle éclata de rire à sa remarque.

— Je ne pensais pas que tu avais le sens pratique à ce point là. Mais je sentirais quand même la moquette dessous...

Elle discernait ses yeux avec la lumière de la ville quand il était ainsi.

— Tu m'as jamais racontée à quoi ressemblait ta première fois avec une fille. Je veux dire sans fioriture et tout le tralala que tu peux servir à Chris and Co.

Elle était certaine qu'en ce moment c'était à mille lieux des choses qu'il avait envie de lui raconter d'ailleurs.

Il haussa les épaules et fut bien content d'être quasiment dans le noir pour qu'elle ne voit pas que sa question l'embarrassait.

— Je vais pas te raconter ça.

Sa main s'était arrêtée sur sa taille, ses doigts frôlant son ventre. Elle n'avait rien dit à son contact, presque comme si elle ne s'en était pas aperçue.

Sa peau était particulièrement douce mais quand il effleura ses côtes, elle ne put s'empêcher de laisser échapper un faible "aïeuh".
Elle savait que ce n'était pas cassé mais le contact avec la benne avait été violent dans la ruelle.

— Pourquoi ça ? Je croyais qu'on était ami, dit elle en se reprenant.

Noé fronça les sourcils et retira sa main aussitôt. Il l'avait à peine touchée.

— Tu es blessée ? demanda-t-il en s'asseyant dans le lit.

Quand il était entré dans la salle de bain, elle était déjà habillée, et elle avait ôté ses vêtements dans le noir pour qu'il ne voit rien.

— Pourquoi tu l'as pas dit ?

Il y avait autant d'inquiétude que de contrariété dans sa voix.

— Parce que c'est rien. Ça ne saigne pas, ce n'est pas cassé... Juste une petite contusion...

Elle ajouta en le regardant.

— Tu ne peux rien y faire de toutes façons. Ça passera avec le temps.

Il alluma la lampe de chevet et souleva le drap.

— Montre.

Elle tira à nouveau le drap sur elle.

— JE vais pas te montrer mes seins, dit elle en ouvrant de grands yeux.

Visiblement la lingerie transparente ne comptait pas.

— Je vais pas regarder tes seins ! T'as qu'à mettre ton bras dessus. Laisse-moi voir !

Il tira encore plus le drap.

— Mais puisque je te dis qu'on voit rien.

Elle soupira et s'assit lentement. Elle lui laissa voir.

— Rien ! T'es content !

Bon après vu la douleur, il n'était pas exclu que ce bleu là apparaisse que dans les heures à venir. Mais puisqu'il était têtu, elle ne fit pas la pudique.

Il fut soulagé de ne pas voir de bleu, mais continua à froncer les sourcils.

— Si t'as mal, il aurait fallu mettre un truc dessus.

Il releva les yeux vers elle.

— Il t'a frappée ailleurs ? T'as d'autres bleus ?

— Je ne suis pas si douillette, dit elle fièrement.

Mais là encore, Noé la connaissait bien. Quand Capucine se faisait vraiment mal, elle ne disait rien. En revanche si elle s'enfonçait une écharde dans le pied ou qu'elle se retournait un ongle, ses hurluments résonnaient dans toute la maison.