Chapitre 22 - Baiser ou se faire baiser, il faut choisir (partie 3)

La musique ne tarda pas à commencer quand ils arrivèrent dans la grande salle. Le décors était somptueux évoquant les boites de nuit les plus sélect avec un mobilier rappelant les grands hôtels. La scène était au centre et on pouvait évoluer tout autour. Le bar était sur a gauche et on pouvait accéder à la salle piscine ou à la salle jungle par des passerelles en métal et en plexiglas.
Le groupe jouait une musique electro assez planante et dans l'air du temps. Une femme ravissante y apportait sa voix et même Dimitri la trouva charmante... ce qui était assez révélateur sur ses pouvoirs.
Bo se sentait bien, plus détendue qu'elle ne l'aurait pensé en descendant ici. Elle accepta le verre que lui donnait Olivier sans trop réfléchir.
Steven restait près d'eux, ses yeux essayant de scruter les individus autour d'eux. Sa main s'était posée sur le bas du dos de Dimitri et ce dernier revit la scène de la salle de bain dans son esprit avec une certaine excitation.

— Tu aimes danser ? Demanda Olivier à l'oreille de Bo.

Elle trouva le frôlement de ses lèvres près de son cou assez agréable sans trouver l'idée incongrue.

— J'adore, avoua-t-elle.

Il lui fit poser son verre et l'entraina par la main pour la faire danser.

Dimitri tourna la tête vers Steven. Il avait à nouveau envie de lui, de le toucher, de l'embrasser.

— Détends toi un peu et viens danser, lui fit-il avec un sourire sans équivoque.

Il attrapa le col de sa chemise pour ramener son visage vers le sien et l'embrasser sans retenue.

Steven voulut protester. Une alarme s'était mis à hurler dans sa tête mais il y eut un nouvel accord de musique et les battements de coeur de Dimitri semblèrent raisonner en lui. Ce qui se passait autour d'eux lui parut plus étouffé et c'était une sensation très agréable. Il posa ses main sur la taille du jeune homme pour répondre à la pression de ses lèvres.
Alors que Bo dansait, ses yeux se posèrent sur son frère et Steven. Ils recommençaient et sans aucune pudeur. Mais à bien regarder autour d'eux, la pudeur semblait manquer à pas mal de monde. C'était pas très normal.
Olivier sourit en voyant qu'elle était plus hermétique à la magie ambiante. Cela dit elle semblait plus curieuse qu'inquiète. Sa nature d'ombre comme lui. Il s'approcha dans son dos, suivant le mouvement de ses reins et lui parla à l'oreille :

— Tu veux vraiment attendre Quentin ? Ce qui se passe ici n'a pas besoin de s'ébruiter dehors.

Il fit glisser une main sur son ventre nu et sonda ses émotions. La simple mention de Quentin avait crée un manque. Il l'enleva. C'était une émotion inutile. Il écarta ses cheveux de son autre main et frôla son cou de sa bouche.

— Tu sens bon, murmura-t-il.

Elle était fait d'ombres... et d'échos. Il pouvait lui donner envie de lui. Il lui suffisait de détourner ses émotions à son profit. C'était un jeu terriblement excitant.

Quelque part dans son esprit, Dimitri se dit qu'il devait garder sa soeur à l'oeil, qu'il ne devait pas se laisser distraire par Steven. Par ses lèvres parfaites qui lui rendaient son baiser avec plus de fougue maintenant. Par ses grandes mains qui seraient bien mieux sur sa peau que sur sa chemise. Par son corps qui n'était pas encore assez près du sien.
Dimitri suivait le rythme de la musique, ses mains trouvant leur chemin vers la peau de Steven. Ce qui s'était passé dans la salle de bain avait été trop rapide, un simple apéritif. Tout son corps réclamait celui de son ex.

Quentin manquait à Bo. Il lui manquait tout le temps. Lorsque cette émotion disparu , elle se sentit étrangement vide. Comme si elle venait de perdre une partie d'elle. C'était terriblement angoissant.
Olivier tendit la main pour toucher le dos de Dimitri. Il préleva un tout petit peu de son excitation et caressa à nouveau le ventre de Bo avec. Puisqu'ils partageaient tout, autant en profiter un peu. Il sentit le corps de Bo se cambrer très légèrement contre lui. Elle luttait plus qu'il ne l'aurait imaginé. Sa bouche embrassa son cou et ses doigt remontèrent lentement jusqu'à sa poitrine alors qu'il se reculait pour que son dos touche un autre couple. Il leur prit sans hésitation leur émotion pour la lâcher sur Bo avec moins de délicatesse cette fois.
Puis il releva son visage vers le sien pour embrasser ses lèvres.
Ses ombres partirent à la recherche des siennes.
Dimitri voyait sa soeur près de lui et ça suffisait à l'apaiser. Son esprit ne s'alerta pas qu'elle soit entrain d'embrasser Olivier, une part de lui se réjouit même qu'elle pense enfin à un autre mec que Quentin. même si elle restait définitivement dan la famille de Lyonesse.
Lorsqu'il vit Olivier la faire reculer vers la passerelle menant à la jungle, il ne put que penser que ce serait une merveilleuse idée d'y entrainer Steven aussi.

Dimi quitta la bouche de Steven pour remonter jusqu'à son oreille dont il mordilla le lobe.

— Si on tentait une autre danse ? lui susurra-t-il. J'en ai pas eu assez tout à l'heure.

Il le regarda dans les yeux. Les siens brûlaient d'un désir dévorant. Ses mains agrippèrent les fesses du jeune homme avec possessivité, puis il en glissa une devant, pour frôler son entrejambe. Dimitri n'avait jamais eu beaucoup de pudeur, la musique et le reste ne l'aidaient pas à garder le peu qu'il avait. Il prit Steven par la main et recula pour l'entrainer vers la passerelle, l'embrassant, le repoussant, l'embrassant à nouveau...

Une fois dans la jungle luxuriante, le fond sonore était celui des halètements et des gémissements. Même si l'établissement avait passé un disque de fond sonore avec le bruit des oiseaux et d'un cours d'eau.
Steven réussit à reprendre le contrôle loin de la musique de la salle. Même si Dimitri lui avait arraché les boutons de sa chemise et s'acharnait sur son jean avec sa délicatesse habituelle. Il le retourna pour le plaquer contre le mur, lui tordant le bras dans le dos. Juste pour gagner du temps mais il était convaincu que ça plairait quand même un peu à son ex.
Il regarda autour de lui. Il était persuadé que Bo et Olivier n'étaient pas loin. Dimitri était un simple humain et il ne se débarrasserait pas des effets aussi facilement que lui.

— On fait dans le hard maintenant ? fit Dimitri en le regardant.

Mais ce n'était pas très confortable quand même.

Steven avait beau chercher, il y avait tellement de plantes et de niches qu'il ne la voyait pas. Dimitri allait gueuler comme un putois mais il devait se fier à ce qu'il avait appris : évacuer les civils un par un. Surtout s'il continuait à vouloir le foutre à poils. Au moins dehors, il retrouverait ses esprits.

— Je suis timide... J'ai besoin de fair ça dans un placard. Tu me suis ?

Il relâcha Dimitri qui avait l'esprit assez englué pour ne retenir que le mot "placard".

— T'es mignon quand tu fais ton timide.

Dimi chercha encore ses lèvres, caressant sa peau au passage.

— Trouvons vite un placard, j'ai trop envie de toi.

— Faisons ça. Et après tu vas me sortir tout ton chapelet d'insultes, murmura-t-il.

Il le poussa en avant et réussit à lui faire quitter l'établissement mais cela lui prit dix bonnes minutes. Entre les couples qui bouchaient le chemin et Dimitri qui démontrait bien plus de force et de passion qu'il ne l'aurait cru, Steven n'avait jamais eu d'évacuation aussi pénible à faire. Enfin pénible était peut être un mot trop fort.

Pendant ce temps, Bo avait terminé dans une alcôve fleuri. Allongée sur un banc de pierre, il lui fallut quelques minutes à fixer le plafond où dansaient des volutes de magie colorées, pour réaliser qu'elle avait un homme couché sur elle. Il avait écarté le haut de son maillot de bain pour embrasser sa poitrine. Dès qu'elle songeait combien c'était pas normal, une vague d'excitation la submergeait à nouveau.

— Où est-ce que tu les caches, Bo, murmura-t-il en continuant ses caresses.

Cache-cache. C'était ça. Ils jouaient à cache-cache. Quand son corps réagissait à l'excitation d'Olivier, elle oubliait que c'était ça le jeu. Mais son esprit venait de le lui rappeler.
Il avait des ombres en lui. Comme Eric. Et il en avait fait entrer une en elle... Pour trouver les siennes. Il voulait la manger. Bien plus voracement que Dark Eric. Elle le sentait à la manière qu'avait cette ombre de se déplacer en elle. Comme un loup. Grattant, cognant et grognant. Alors elle cachait ses ombres... Comme Quentin. Elle avait vu en lui comment il les avait enfermées et dissimulées et elle le refaisait, gagnant du temps.
Quentin. Il lui manquait.
Le manque disparut d'un coup. Elle soupira en même temps qu'Olivier. Il remonta pour embrasser sa bouche avec empressement et sa main glissa entre ses jambes sans douceur. Il avait faim. Il voulait dévorer une ombre et ses manières de séducteur s'effritaient lamentablement.
Mais Bo avait été à bonne école. Elle avait passé 4 mois avec un être comme lui et elle réalisa qu'elle n'avait plus peur.
Elle relâcha d'un coup une de ses ombres alors qu'il passait près d'elle et la captura pour l'engloutir avec une puissance qui laissa Olivier pantois. Il cessa de l'embrasser pour plonger ses yeux dans les siens.

— Intéressant, murmura-t-il encore un peu sonné par la douleur.

Il n'avait encore jamais perdu d'ombre. Il se releva d'un bond et la redressa aussi. Steven et Dimitri n'étaient pas dans le coin mais il ne se faisait pas de soucis, ils devaient forniquer comme des bêtes dans un coin.

— Depuis quand t'as pris la place d'Olivier ? Demanda Bo.

Il ne la laissa par parler et l'entraina dans un passage moins emprunté. Des cascades ruisselaient sur les murs et une musique plus zen résonnait. Il la plaqua contre et prit son visage entre ses mains.

— Quelle importance... Si Lexie n'avait pas été aussi conne, on aurait partagé. Elle aurait aspiré ta magie et moi tes ombres... C'était réglé.

— Tu crois vraiment que je vais te laisser faire ? Demanda Bo.

En plus, il était assez con pour l'emmener dans une salle où il y avait de l'eau. Olivier plaqua sa bouche en réponse et lui enfonça sa langue si loin qu'elle regretta sincèrement qu'il ne joue plus la comédie. Ses ombres se déversèrent en elle comme un troupeau. Ce fut si violent qu'elle n'eut pas le temps de se cacher cette fois. Mais la lumière se réveilla devant cette agression.
Des sillons éclairèrent la peau de la jeune femme avec moins d'intensité qu'avant mais Olivier sentit en lui une brûlure terrible alors que ses ombres étaient carbonisées. Il vit un serpent blanc et lumineux foncer sur lui avec sauvagerie.
Il s'écarta et tomba au sol. Il tremblait, effrayé par cette créature monstrueuse en elle qui voulait le tuer.

— Qu'est-ce que tu m'as fait, croassa-t-il terriblement affaibli.

Mais Bo venait de perdre connaissance. La lumière avait fauché certaines de ses ombres au passage. Olivier s'enfuit, la laissant dans le tunnel.



Dès que Dimitri sentit l'air de la nuit sur son visage, il fut comme dégrisé. Il se souvenait de tout. D'absolument tout. Et du côté incontrôlable surtout de cet endroit. Steven le retint avant qu'il ne soit tenté d'y retourner.

— Je vais aller récupérer ta soeur, dit il. Toi tu ne peux pas.

— Laisse-moi y aller ! Cet enfoiré est avec elle !

Dimi était sous le choc. Alors c'était ça qui se passait quand la magie vous contrôlait ? Qu'on ne pouvait rien faire d'autre que lui obéir ?
Steven le retint de son mieux, mais si Dimitri était plus petit que lui, il était nerveux et bien décidé à retourner là-dedans chercher sa soeur.

— Laisse-moi ou je te cogne !

Une voiture s'arrêta dans un crissement de pneus à quelques mètres de là. Quentin en sortit précipitamment.

— Si tu y vas, tu vas te retrouver le caleçon sur les chevilles à baiser avec tout ce qui bouge ! C'est une musique d'orgie... Je n'ai pu m'en libérer que parce que je suis rodé à me protéger des sortilèges pour mon boulot, Dimi ! Gueula Steven.

Et parce qu'il avait n'y avait pas été exposé en continue trop longtemps. Il aperçut Quentin et ne sut pas si ça le soulager ou pas.

— Quentin de Lyonesse est là, dit il.

— Quentin ?

Dimitri suivit le regard de Steven et celui-ci le sentit relâcher une partie de la tension qui habitait son corps. Il se dégagea pour se précipiter vers Quentin.

— Tu pouvais pas nous trouver plus tôt, bordel ? gueula-t-il en lui arrivant dessus tout en sachant que son reproche était injuste.
— Dimitri ? Où est Bo ? demanda le Français en cherchant la jeune femme derrière son frère.
— Toujours dedans avec Olivier. Faut la sortir de là. Ils ont mis une musique... Steven, explique !

Quentin sembla s'apercevoir de la présence de Steven.

— C'est une musique qui provoque des orgies... C'est très difficile d'y résister.

C'était la première fois qu'il voyait Quentin de près. Ils s'étaient déjà croisés mais en général, il assurait la sécurité d'Olivier de loin. Jusqu'à aujourd'hui.

— Olivier a entrainé Bo dans la salle de la jungle, la musique est moins forte là bas mais il faut quand même traverser la salle principale et avec le concert qui a commencé y plus de 40 minutes... ça doit être la folie là bas.

Dimi vit la machoire de Quentin se contracter un peu plus. Il jeta un oeil vers l'entrée. S'il se précipitait là-bas, ce serait encore pire que lorsqu'il avait pris la potion de Noé. Bo... Bo était là-dedans avec Olivier. Il sentit une bouffée de colère menacer de l'envahir. Il la refoula pour le moment, se concentrant sur les choses à faire, et sortit son téléphone portable pour appeler la maison de ses tantes.

— Viviane, c'est Quentin. Passe moi Noé ou Capucine. Oui, c'est urgent.

Les quelques secondes de battement semblèrent être une éternité. Il regarda Dimitri. Le frère de Bo semblait indemne mais sous le choc.

— J'ai besoin de toi à Paris. On se retrouve chez Thana maintenant, fit-il à Capucine avant de raccrocher.
— Tu vas où ? Tu vas pas la chercher ?
— Oh que si j'y vais, mais pas tout seul.

Il regarda Steven et actionna l'oreillette.

— Ahmed, je mets Dimitri en sécurité chez Thana et j'emmène l'autre aussi.

Il serait temps de voir ensuite s'il était avec Olivier ou pas. Ni une, ni deux, il attrapa le bras de Steven, demanda à Dimi de faire pareil et tous débarquèrent chez le démon.

Le démon sursauta et regarda les nouveaux venu avec attention.

— Hummm non... Je ne devine pas. Je sens une magie rouge et des effluves... viriles... Mais je ne les reconnais pas, dit il.

Quentin n'eut pas le temps de répondre que Capucine et Noé arrivait également.

Quentin fut soulagé de les voir.

— Qu'est-ce qui se passe ? fit Noé avec inquiétude. Dimi ?

Dimitri était en arrêt devant le démon. Il se disait que ce devait être un effet secondaire de ce qu'il venait de vivre. ça n'était pas possible autrement.

— Reste avec eux. On revient dès qu'on a trouvé Bo.

Il regarda Capucine et lui attrapa la main.

— Cet enfoiré l'a emmenée au Boudoir de Circée, lui fit-il avant de repartir pour Paris.

Ils atterrirent à nouveau dans la rue, devant l'entrée.

— Ils ont lancé un sort d'orgie, finit-il d'expliquer.

Il la relâcha. Elle ne l'avait encore jamais vu comme ça, pas même quand il l'avait accusée du pire.

Elle le regarda des pieds à la tête.

— T'as bien fait de venir me chercher... Tu serais jamais rentré.

Elle lui reprit la main.

— Ne me lâcha pas. Même si ça te plait pas.

Elle l'entraina vers la salle de café et se présenta vers le fond. Elle sourit au vigile.

— Je suis Mademoiselle Duchelle. Je viens rejoindre le salon privé d'Olivier de Lyonesse.

Le vigile la regarda suspicieux.

— C'est pas vous qui êtes interdit d'entrée ici...

Capucine éclata de rire à cette idée comme s'il avait fait une blague très amusante. Puis elle le regarda avec sérieux.

— Vous n'avez pas envie d'avoir des problèmes avec Marla James, je pense.

Le nom fit son petit effet puisqu'il leur ouvrit la porte.

Quentin tenait fermement la main de Capucine, à peine étonné qu'elle ait le sésame pour entrer. Dès que la porte s'ouvrit, il sentit la vague de magie saturer l'atmosphère et rendit grâce au ciel d'avoir été chercher Capucine.

— Dimi a parlé de la salle de la jungle.

Quentin n'était jamais venu ici. Pourtant, il reconnaissait les lieux pour les avoir vus dans les souvenirs d'Alexis. Eric avait fréquenté pas mal de bordels à sorciers, mais aussi le Boudoir de Circée et en compagnie d'Olivier.

— Je suis venue qu'une fois et après j'ai plus jamais pu entrer... Sur l'ordre de la directrice justement, avoua-t-elle.

Elle comprenait mieux pourquoi maintenant. De toutes manières, elle s'y était profondément ennuyée. Elle descendit les escaliers pour aller vers la salle principale. Elle resta un moment sous le choc. Elle ne s'était pas attendue à voir autant de corps occupés à copuler. C'était pire qu'un porno et la chanteuse venait de cesser sa roucoulade pour se jeter sur le musicien le plus proche.

— Là bas, dit elle en sortant de sa contemplation.

Une passerelle menait à des jardins luxuriants.

Quentin s'était raidi au spectacle. Cela allait bien au-delà de son imagination.
Contrôle. Ne pas imaginer Bo au milieu de tous ces corps emmêlés.
Maîtrise. Ne pas penser à éclater la tête d'Olivier.
Il fallait qu'il reste concentré. Qu'il trouve Bo. Qu'il la sorte de là. Cela devenait de plus en plus une urgence qui résonnait dans chaque fibre de son être.
Il suivit Capucine, muré dans le silence, son regard glissant sur les corps uniquement à la recherche de Bo.

Ils durent enjamber plusieurs corps sur la passerelle et manquant de tomber, Capucine lâcha la main de Quentin pour se rattraper. La musique était moins forte mais l'envoûtement persistait. Le sorcier sentait une excitation intense monter en lui, l'envie de sentir contre lui la peau de Capucine mais aussi celle de la femme à ses pieds et même de l'homme qui lui grimpait dessus.

— Oh pardon ! dit Capucine.

Elle lui reprit la main et le sort cessa brutalement.

— On y est presque, dit elle en montrant le passage de lianes suspendues.

Quentin en eut le souffle coupé et se raccrocha à la main de Capucine. Cette magie était extrêmement puissante et l'avait happé en une fraction de seconde. Il n'avait jamais ressenti un désir aussi incontrôlable. La potion de Noé était tellement insignifiante à côté de cet enchantement ! C'était même encore différent du désir provoqué par Nhill et cela n'avait vraiment rien à voir avec ce qu'il ressentait pour Bo quand il la touchait ou l'embrassait et qui le poussait à vouloir se fondre en elle.
Si Capucine ne l'avait pas rattrapé, il se serait jeté sur ces gens pour assouvir des pulsions bestiales qu'il n'aurait jamais cru avoir, peu importe comment et avec qui. Rien que cette idée le rendait malade.

— Il faut qu'on la trouve. Maintenant, fit-il d'un ton sec qui n'était pas adressé à Capucine.

S'il avait pu utiliser sa magie pour la retrouver ou ses ombres...
Contrôle. Rester focaliser sur son but.
Maîtrise. Ne pas laisser l'inquiétude gagner du terrain.

Ils s'enfoncèrent dans les jardins. C'était plus calme et tranquille même si certains couples ou trio se laissaient encore aller à des étreintes, elles semblaient plus lentes et sensuelles.

— Je veux aller à la cascade...
— Mais je te dis que l'entrée est condamnée ! Y a un mur d'eau qui m'a empêché de passer... Et je suis pas le seul !
— Pfff et après tu dis que t'es un grand sorcier...
— De feu ! Pas d'eau ! protesta le jeune homme.

Capucine regarda la direction qu'ils montraient. Il y avait en effet un voile d'eau qui s'écoulait entre deux gros rochers. Quentin eut la certitude que Bo était cachée derrière.