Chapitre 8 - Paris

La journée du lendemain avait été bien rempli. Il y avait eu tout l'administratif entre les assurances, la police, la banque. Il y avait eu des batailles âpres entre Bo et Quentin concernant les achats de premières nécessités mais aussi le billet d'avion. Puis il y avait eu Dimitri.
Bo lui avait tout raconté. Du moins, il en savait autant que les deux français. Il avait été admis qu'il viendrait à Paris mais quand Bo avait surpris une conversation entre lui et les organisateurs de son exposition à New York, elle avait souhaité qu'il y règle d'abord toutes ses affaires et ne se retrouve sûrement pas débiteur de qui que ce soit. Quentin avait alors assisté à sa première scène entre deux Hendricks et avait bien failli se prendre un bibelot dans la figure en se trouvant sur la trajectoire entre Bo et son frère. Alexis s'en était mêlé en la traitant de folle furieuse, ce qui avait eu le mérite de faire de lui une cible commune.
Dans la soirée, Dimitri avait capitulé et avait accepté au passage que Michaël et Franck l'y accompagne, déplorant un peu leur hétérosexualité qui brisait son rêve de romance.
Ils s'étaient ainsi tous retrouvé s à Londres, les uns partant pour New York et les autres pour Paris. La séparation entre le frère et la soeur avait été difficile au point que Bo s'était retrouvée à pleurer dans les bras d'un Quentin tétanisé quand Dimitri avait été hors de vue. Il avait vu avec un mélange d'émotions aussi contradictoire qu'intense, la jeune femme se raccrocher à lui comme s'il était maintenant sa seule bouée dans le monde où il allait la lâcher.
Alexis commençait aussi à l'inquiéter avec son agressivité et sa jalousie manifeste. Dans l'avion, alors que Bo s'était endormie, accrochée au bras de Quentin, sa tête sur son épaule, il avait surpris plus d'une fois les regards de ce dernier la concernant sans parvenir à le raisonner.
C'est Ahmed qui devait venir les récupérer à l'aéroport, Joanna assurant la protection de sa famille à Saint-Germain pendant ce temps. Il faisait nuit et il pleuvait quand ils le rejoignirent au débarquement.
Ahmed était habillé de manière décontract mais Quentin devinait sans mal qu'il était armé en conséquence sous son blouson. Ses cheveux noirs étaient attachés en un catogan court et sa barbe un peu plus épaisse qu'avant son départ. Il voyait aussi sur son visage qu'il avait dû travailler sans relâche mais ses yeux noir légérement ambré étaient chaleureux et brillait du plaisir de voir son amis.
Bo était accrochée à Quentin, quand elle ne lui tenait pas la main, elle tenait le pan de sa veste, regardant partout autour d'elle comme si elle n'avait jamais vu autant de monde. Ce qui n'était pas complétement faux. Ses yeux papillonnaient partout, notant visages, émotions, bruits comme les pulsations rapides et brutales d'une musique inconnue. Elle était accrochée aussi à son sac en bandoulière comme si c'était tout pour elle.

— On a enfin quitté ce pays de merde, dit Alexis en français en voyant Ahmed.

Ce dernier sourit à Quentin l'air de dire "Quel chance d'avoir passé tout le trajet avec Bergerac de cette humeur". Et s'arrêta avant de pouvoir saluer son amis en voyant qu'il était embarrassé de son sac de voyage et d'une jeune femme qui ne semblait pas vouloir le lâcher.

Quentin n'était pas fâché d'être rentré. A peine l'avion sur le tarmac, il s'était senti chez lui, sur son terrain. Enfin.
Il avait hâte d'être à St Germain et ce n'était pas seulement à cause des protections de la maison. Il n'en pouvait plus d'Alexis, de ses regards mauvais pour Bo et de ses réflexions.

— Je ne te serre pas la main, fit-il à Ahmed en lui adressant un sourire un peu crispé.

Le contact permanent avec Bo était un peu compliqué à gérer. Lui prendre la main comme l'autre nuit lui avait paru naturel, mais l'avoir toujours collée à lui était très déstabilisant. C'était même un peu gênant par moments, comme maintenant.

Ahmed lui sourit et nota avec quelle attention et intensité elle pouvait le dévisager. Il y avait quelque chose d'assez étrange et de presque familier. Ou bien c'était ce bleu intense qu'elle avait dans les yeux qui lui rappelait un peu son ami justement. Est-ce que c'était ça qu'Eric voulait dire quand il avait dit à Quentin qu'ils se ressemblaient ?

— Bonjour Mademoiselle Hendricks, dit il dans un anglais impeccable.

Elle tenait la main de Quentin et de l'autre son bras. Elle lui fit penser à un animal sauvage mais pas sans défense pour autant. Elle portait une robe noire avec un épais et long gilet en laine à grosses mailles qui glissait sur son épaule. Un col en laine aussi mais plus duveteux et des guêtres en laine de même couleur sur des chaussures montantes. Des docs marteens rouge sur lesquelles elle semblait avoir dessiné au marqueur... des étoiles tombant sur la mer.

— Je suis Ahmed, ajouta-t-il.

Elle continua de le regarder et finit par simplement hocher la tête, sans chercher à se décrocher ou s'écarter de Quentin.
Ahmed sourit en la voyant faire et reporta son attention sur son ami.

— Pas de bagages ? S'étonna-t-il en voyant Alexis revenir juste avec sa valise et celle de Quentin.

Bo avait en plus de son sac bandoulière, un sac à dos. Elle n'avait pas racheté beaucoup de vêtements et avait jugé qu'elle s'en sortirait avec ce qui tiendrait là dedans.

— Bo ayant refusé que je lui rembourse sa garde-robe disparue, nous n'avons que ça.

Il regarda la jeune femme. C'était encore très curieux de la voir agir ainsi alors qu'il savait ce dont elle était capable.

— Tu comptes voyager avec ton sac ou peut-on le mettre dans le coffre ?

Elle hésita, réfléchit et finit par concéder à ce que son sac à dos la quitte. Elle lâcha Quentin pour serrer son sac en bandoulière contre elle.
Devant la voiture d'Ahmed, Alexis grinça vers Quentin :

— Je suppose que tu montes derrière avec elle.

Bo poussa un immense soupire. Elle en avait marre de l'entendre parler en français. Elle savait qu'elle loupait des occasions de le frapper.

— Pourquoi tu poses la question si tu connais la réponse ?

Quentin regarda Ahmed.

— Merci d'être venu nous chercher. Comment ça va, chez toi ? lui demanda-t-il en ouvrant la portière arrière pour que Bo monte.

Bo pensa que l'autre portière ne fonctionnait pas et glissa donc jusqu'au fond, laissant ainsi Quentin monter à sa suite. Pourtant la voiture semblait neuve. Et vraiment grosse pour rouler en ville. Enfin une portière bloquée, on y pouvait pas grand chose. Elle avait eu ce problème avec le coffre pendant quelques mois.

— Tout va bien. Et j'aurais loupé ton retour pour rien au monde. D'ailleurs Joanna est morte de jalousie.

Ahmed parlait en anglais ce qui sembla détendre Bo. Même si la mention d'une fille jalouse, attira son attention.

— Elle m'avait pas manqué celle-là. Elle est chez nous ? Demanda Alexis en français.

Quentin avait été surpris de la voir se couler de l'autre côté de la voiture, mais n'en fit pas état.

— En anglais, Alexis, le corrigea aussitôt le jeune homme qui en avait assez de se répéter.

Le Substitut faisait tout pour mettre Bo mal à l'aise alors que lui devait se concentrer pour réussir l'inverse.

— Et de quoi peut-être jalouse Jo ?

— De moi, dit Ahmed en riant. Elle voulait venir vous chercher. On l'a joué à Pierre-papier-ciseaux. Elle perd à chaque fois contre moi, ça la rend folle.

Bo tapa doucement contre le carreau de l'ongle. La vitre était plus épaisse qu'une voiture traditionnelle. Elle regarda Quentin et fit remarquer :

— La vitre est teintée.

Et la banquette était drôlement large. Mais en cuir hélas.

Quentin ne comprit pas tout de suite l'allusion.

— Complètement inapproprié, lui répondit-il avec un très léger sourire.

Il revint à Ahmed.

— Elle aura bien l'occasion de nous conduire à droite, à gauche ces prochains jours.

— Je crois qu'elle est surtout curieuse de rencontrer Mademoiselle Hendricks.

— Pour une fois que quelqu'un peut rivaliser avec elle dans...

Alexis ne put finir sa tirade que Bo s'était penchée en avant pour attraper ses cheveux et tirer, le faisant glapir.

— Fais gaffe à ce que tu dis !

— Mais j'ai rien dit encore ! s'écria Alexis, enfin en anglais.

Quentin soupira et leva les yeux au ciel. Et voilà que ça recommençait.

— Si on pouvait rentrer tranquillement, sans accident, j'en serais heureux.

Ce n'était finalement pas plus mal que Dimitri n'arrive que plus tard. Les deux Hendricks contre Alexis dans la même voiture, cela aurait été trop explosif.

Bo le lâcha et boucla sa ceinture. Alexis lâcha un "salope" en français dans un murmure, se frottant le cuir chevelu.
Ils quittèrent le parking et Bo se plongea dans la découverte du paysage. Mais la pluie et la nuit tout comme la vitre fumée, n'aidait pas à se faire vraiment une idée. Une seule chose s'imposait à elle : cela ne ressemblait à rien de ce qu'elle connaissait. Et il n'y avait pas la mer... Elle s'efforça à prendre de longue inspiration pour ne pas s'angoisser, ses doigts serrant compulsivement le bas de sa jupe.

Elle sentit la main de Quentin venir chercher la sienne.

— Tout va bien se passer, lui dit-il doucement. St Germain devrait te plaire.

Il l'espérait en tous cas bien que ce soit très différent de Port Hallen, Bristol et Londres. Il pensait bien l'emmener à Carnac aussi, mais il ne savait pas encore quand il pourrait se le permettre.

Elle entremêla ses doigts aux siens mais continua de regarder par la fenêtre. Elle aurait voulu le croire mais les choses ne se passaient jamais bien. Il y avait toujours un moment où le train déraillait.

— Tu peux mettre la musique ? Demanda-t-elle à Ahmed.

— Bien sûr, dit il ravi qu'elle lui adresse enfin la parole.

Alexis se mit à râler et il changea deux fois de station au point qu'Ahmed finit par commenter :

— Y en a un qui est d'humeur aussi charmante que Capucine... Elle s'est installée chez toi d'ailleurs.

Bo n'eut aucun mal à sentir que ce point déplaisait fortement à Quentin. Il avait redressé le dos un peu plus et relevé la tête, les sourcils froncés et la machoire serrée.
Capucine avait déjà une chambre d'attitrée à la maison. Elle avait longtemps squatté celle d'Eric d'ailleurs, mais jusque là, ce n'était pas du permanent.

— Tu veux dire plus que trois jours sur sept ?

Quentin n'avait pas eu le temps d'aborder le sujet de Capucine avec Bo. D'une, c'était délicat d'annoncer que l'ancienne fiancée d'Eric était toujours collée chez eux. De deux, il détestait parler d'elle.

Ahmed approuva d'un son. Alexis eut un sourire et se tourna vers Bo.

— Capucine était la fiancée d'Eric. Ils étaient ensemble depuis des années et des années... Un peu comme toi et l'épicier. Sa grande histoire d'amour.

Bo tourna ses yeux vers Alexis. Elle l'observa avec attention. Il avait l'air tellement content de lui dire ça.

— J'en ai rien à foutre, dit elle avant de regarder à nouveau la vitre.

— Alexis.

Le ton de Quentin s'était fait tranchant, comme à chaque fois que l'autre exagérait.

— Capucine n'était pas sa grande histoire d'amour. Dois-je te rappeler que tu n'as pas cessé de le dire et de le répéter ?

Alexis détestait Capucine au moins autant que l'inverse. Ces deux là étaient en perpétuelle compétition pour l'affection d'Eric et le pire, c'est que même en son absence, cela avait perduré.

— Capucine est assez imprévisible. Elle peut être très agréable ou une vraie garce. C'est difficile pour nous de prédire comment elle va se comporter avec vous, dit Ahmed en regardant Bo dans le rétroviseur intérieur.

Bo resta un instant silencieuse mais ses doigts frôlaient très doucement la main de Quentin où ils étaient accrochés.

— La dernière qui a joué à ça avec moi a fini au fond de la baie. Exactement comme je l'avais annoncé il y a quelques années, dit elle simplement.

Même si c'était pas elle qui s'en était chargée. En contrepartie, elle entendrait toujours le son de sa nuque se rompre et son regard se fixer dans le sien dans une incompréhension terrible. La revoir même si ça n'avait été qu'une illusion lui avait fait quelque chose. Elle était soulagée que Connor ne soit pas hanté par ça.

Ahmed étant au courant des circonstances de la mort de Kelly et de ce qui s'était passé deux nuits plus tôt, il pouvait saisir l'allusion sans problème. Ce qui n'empêchait pas la façon que Bo avait d'en parler d'être un peu dérangeante.
Quentin laissa sa main volontiers à Bo. Il devinait sans peine son angoisse en arrivant enfin à Paris et dans la relative obscurité de la voiture, cela le gênait moins que lorsqu'elle s'accrochait à lui en plein milieu de l'aéroport. Il sentait néanmoins qu'Ahmed n'allait pas le louper sur la façon qu'elle avait de faire avec lui.

Il fallut trois bon quarts d'heure pour rejoindre St Germain par les grands axes. Rien que le périphérique parisien dut sembler bien étrange à la jeune femme. Puis, Ahmed continua sur une autoroute à trois voies, non éclairée et bordée de grands arbres dont on ne discernait rien à cause de la pluie, avant d'emprunter une bretelle pour rejoindre St Germain en Laye. Quentin avait montré quelques photos sur internet à Bo avant de partir, pour la préparer, mais malgré l'éclairage public, elle ne put en voir grand-chose si ce n'était que c'était très différent de ce qu'elle connaissait.
Ils traversèrent le centre-ville relativement vide à cette heure et sortirent de l'agglomération pour longer la forêt pendant quelques minutes. Finalement, Ahmed s'engagea sur une petite route privée traversant les bois. Ils arrivèrent rapidement à un haut portail en fer dont la couleur verte et or n'apparut que brièvement dans la lumière des phares. Bo put apercevoir de gros massifs d'hortensia roses alors que la voiture s'engageait sur l'allée de graviers blancs. Quentin avait parlé à la jeune femme d'un grand parc entourant la maison, mais il faudrait attendre le lendemain pour qu'elle en ait un véritable aperçu. Ce qu'elle ne put rater, en revanche, était l'imposante maison du XVIIIe en briques brun-rosé et pierres blanches et aux hautes fenêtres qui trônait en face du portail. La demeure de famille des de Lyonesse était éclairée de partout au rez-de-chaussée, que ce soit à l'intérieur ou par les spots extérieurs.

Alors qu'Ahmed ralentissait pour se garer devant le perron couvert et de nouveaux massifs d'hortension plantés tout le long de la maison, Quentin se redressa un peu plus sur son siège et, de sa main libre, remit le col de sa chemise et ses cheveux en place. Au grand désespoir de Bo, il avait remis son costume pour rentrer, son unique jean ayant souffert dans l'attaque de la fausse Kelly. Il avait cependant omis la cravate et laissé son col ouvert.
Le jeune homme avait beau rentrer à la maison, il n'était pas détendu pour autant. Sa mère serait accueillante avec Bo, il n'en avait aucun doute, mais la jeune femme allait être plongée véritablement dans un autre monde, un monde qu'Eric avait voulu lui éviter le plus longtemps possible, et elle ne venait pas dans les circonstances les plus faciles. Il espérait sans trop y croire que Gwen aurait au moins demandé à Capucine de ne pas être là ce soir et priait pour que, dans le cas contraire, Bo n'ait pas à rencontrer également Sophie. Il n'avait prévenu que Gwen, Ahmed et Jo de leur retour, mais sa grand-mère avait l'art et la manière de deviner à quel moment précis elle serait le moins la bienvenue pour précisément s'inviter.

Joanna était sortie de la maison pour les accueillir. Elle portait un jean et un petit haut détonnant avec les lieux qu'elle gardait. Bo la regarda avec attention. Elle ne savait pas si c'était Joanna ou Capucine. Les deux étaient parait il blonde. Comme Kelly d'ailleurs. Elle soupira et serra un peu plus la main de Quentin mais de manière un peu moins agréable cette fois.

— La petite copine de Quentin est pressée de le retrouver, dit Alexis dans un parfait anglais cette fois.

Bo lui aurait bien cogné la tête contre le tableau de bord mais ça aurait fait désordre à peine arrivée.

Quentin préféra ne pas répondre à cette nouvelle provocation. Il avait d'autres préoccupations immédiates.
La veille, il avait évoqué Joanna avec Bo, précisant qu'il s'agissait de sa collaboratrice et d'une amie. Alexis s'obstinait à sous-entendre que Jo et lui entretenaient plus qu'une relation amicale, mais ce n'était que de la mesquinerie. Il n'y avait jamais rien eu de ce genre entre eux.

— Je vais devoir récupérer ma main, Bo. Au moins le temps de descendre, dit-il doucement.

Il l'avait sentie se crisper, sa main étant bien placée pour cela.

Elle relâcha sa main comme si elle n'en avait pas besoin et sortit de la voiture. Elle remonta son gilet qui découvrait une épaule et marcha pour s'arrêter devant Joanna. Elle la regarda avec attention.

Joanna avait descendu les quelques marches du perron, mais attendait à l'abri sous le porche. Elle n'était pas mécontente de savoir Quentin de retour. Si on lui avait demandé son avis, elle aurait laissé Alexis en Angleterre en revanche, mais évidemment, Quentin se sentait responsable du boulet de son frère comme de tout ce qu'avait laissé Eric derrière lui. Y compris sa compagne et son gamin. Elle ne pouvait lui en vouloir. C'était une de ses facettes qui faisait qu'elle était toujours là, à ses côtés.
Elle s'était apprêtée à recevoir son ami d'un sourire quand elle vit Bo sortir de la voiture et venir jusqu'à elle. Tinkerbell. ça, elle ne s'y était pas attendu du tout. Très honnêtement, elle n'aurait pas pu tellement la reconnaître physiquement. Après tout, elles ne s'étaient croisées que quelques heures, des années auparavant, et, ce soir-là, Jo ne ressemblait pas vraiment à celle qu'elle était aujourd'hui. Mais la jeune femme n'avait aucun doute. Il y avait des choses qui ne pouvaient la tromper.
Elle releva rapidement les yeux vers Quentin. S'était-il aperçu de quelque chose ? Est-ce que c'était de cela dont voulait parler Eric ?
Elle revint à Bo et lui offrit un sourire amical.

— Bonsoir. Joanna, mais tout le monde m'appelle Jo, fit-elle en anglais en lui tendant la main.

Bo la regarda encore un moment et lui serra brièvement la main avant de la récupérer pour la ranger dans sa poche. De son autre bras, elle serrait son sac contre sa cuisse. Elle regarda la maison et retint un soupir. Elle aurait préféré dormir dans la niche du chien. S'il y en avait un. Dimitri lui manquait, il aurait su rendre leur arrivée amusante.
Elle jeta un oeil vers Quentin pour voir s'il arrivait. Puis elle se dit que son silence pourrait passer pour de l'impolitesse.

— Tu sais déjà qui je suis, dit elle simplement.