Chapitre 16 bis -

Noé et Alexis déposèrent Dimitri sur son lit. La chambre était sens-dessus-dessous. Le vent généré par le pouvoir de Bo s'était engouffré partout dans la maison, ouvrant toutes les portes à la volée, faisant valser tout ce qui était sur son passage jusqu'à heurter les fenêtres. Toutes les vitres de toutes les pièces avaient alors volé en éclat sous la pression. Il n'en restait plus une seule entière.
Noé soupira en voyant cela. Alexis le vit tracer des runes blanches dans l'air qui disparurent en quelques secondes à peine. Il reconnut aussitôt le sortilège : il l'avait appris enfant, en même temps qu'Eric et Quentin. La fenêtre se mit à luire de la même lueur que les runes pendant un court instant. Quand ce fut terminé, les carreaux avaient retrouvé leur place et les débris de verre avaient disparu de la terrasse. Si Noé n'avait vraiment pas l'âme d'un vitrier, il n'avait pas envie que sa mère pète un plomb en retrouvant la maison complètement dévastée. Il suffisait déjà des dégâts dans le bureau de son père.

— Tu m'expliques un peu ce qui s'est passé ? demanda-t-il finalement à Alexis en sortant de la chambre.

Il avait encore du mal à croire que Quentin se soit envoyé Joanna dans le bureau, avec Bo à quelques mètres à peine. Il aurait bien dit que ce n'était pas son genre, mais après l'avoir vu prêt à se la jouer Youporn dans le bassin même pas une heure avant, il n'était plus sûr de rien le concernant.

Alexis se massa l'épaule. Hendricks était lourd. Cela lui fit aussitôt penser au baiser de Bo. Il se sentit rougir bêtement et se détourna.

— Je crois que c'était un sorcier qui peut posséder les gens... Il a besoin d'un baiser pour passer de l'un à l'autre... Mais après je sais pas trop pourquoi il a eu besoin de faire plus avec Quentin...

C'était flou dans sa tête.

— 'Tain heureusement qu'il a pas possédé Capucine, elle s'en serait donné à coeur joie avec Quentin !

Presque autant que cette chienne de Joanna, il en était sûr. Il comprenait pas pourquoi depuis quelques temps toutes les filles couraient après Quentin. Ça devait être le fric et la position sociale.

— C'est bizarre avec tout ce bordel qu'elle soit pas sortie de sa chambre.

Noé avait donc bien eu raison : il avait assisté à un passage de relais. Quelque part, cela le rassurait que son frère ai agi de cette façon parce qu'il était sous l'influence d'un sorcier. C'était flippant aussi. Quentin était si parfait, si sérieux, si prévoyant. Noé avait toujours imaginé qu'il ne serait jamais pris au dépourvu, jamais pris en défaut, que rien ne pouvait l'atteindre et qu'il avait prévu même le pire. Avait-il fait une erreur ou est-ce que ce sorcier était si puissant qu'il avait pu passer outre les barrières de son frère ?

— Ouais, c'est pas normal, fit-il avec inquiétude. Je vais aller voir.

HJ > Aaaaaah non pas cet avatar !!!! je vais avoir l'impression d'écrire à mon ami d'enfance !!!

La chambre de Capucine n'avait pas été épargnée par le vent. La fenêtre était brisée et des feuilles du parc étaient entrées pour s'étaler un peu partout. La pièce ressemblait à une patisserie. Il y avait du rose poudré, du blanc nacré et des tableaux alliant art moderne et défilé de mode. Le dressing prenait une place très importante avec des portants remplis de vêtements, une coiffeuse regorgeant de produits de beauté, des portes-bijoux en bois flotté ou en métal.
Les draps de son lit n'étaient pas une couette mais du lin bio brodé de soie, une couverture en cachemire tissée, des coussins rendant le tout assez douillé.
Il y avait aussi quelques photos accrochées sur un pêle-mêle en liège et bois. On y reconnaissait Eric et Capucine à différents endroits de la planète, surtout la thaïlande que la jeune femme affectionnait particulièrement. Il n'y en avait qu'une avec ses parents et on distinguait dans ce portrait toute la rigidité des Duval et le peu d'affection qu'il règnait entre eux. Il y en avait une de Noé et elle mais elle remontait à cinq ans plus tôt quand ils avaient été à Eurodisney pour l'anniversaire du jeune homme.
Sur le lit était sortie une chemise de nuit en satin avec le kimono en soie assortie.
Il vit de la lumière filtrer sous la porte mais aucun bruit ne filtrait si on exceptait un fond sonore. De la musique classique. Capucine n'écoutait que ça la plupart du temps ainsi que de la musique sortie de différentes ethnies de part le monde.

Noé n'était pas venu dans cette chambre depuis que Capucine s'y était installée, mais il savait que la décoration ne ressemblait pas vraiment à cela avant. En tous cas, maintenant, cela ressemblait bien à la jeune femme qu'il connaissait. C'était très certainement trop "girly" pour lui qui affectionnait le noir et le rouge, mais c'était parfait pour Capucine. Enfin, cela le serait une fois que le ménage aura été fait.
Entre l'état de la chambre, les vitres brisées et le fait qu'il n'entendait pas la jeune femme, Noé craignit le pire. Capucine s'était peut-être réfugiée dans la salle de bain quand le vent s'était engouffré, peut-être était-elle blessée ?

— Capucine ? Tu vas bien ? fit-il en entrant dans la salle de bain sans frapper, une inquiétude non feinte dans la voix et sur ses traits.

Capucine sursauta et faillit glisser dans la baignoire. Son smartphone tomba dans l'eau. Elle le sortit précipitamment avec une litanie de "non, non, non, non". Toute la vie sociale de Capucine tenait dans ce petit objet précieux.
La mousse dans la baignoire dissimulait la silhouette de la jeune femme. Noé reconnut d'ailleurs à sa couleur irisée et son odeur, une des potions de sa mère. Elle pouvait rester mousseuse pendant des heures et maintenait l'eau à bonne température.
Capucine avait gardé ses cheveux blonds pâles relevés sur sa nuque avec une pince. Elle était toujours maquillée avec soin et comme elle l'était aussi le matin quand elle se levait, c'était à se demander si elle se démaquillait un jour.
Sur le tabouret près de la baignoire, il y avait un verre, une bouteille de marguerita à moitié entamée et un vibromasseur en forme de canard rose à paillette.

— Bon sang, Noé ! Mais y a le feu ou quoi ? Demanda-t-elle en se penchant pour attraper une serviette et tenter de sauver son iphone en le séchant compulsivement.

A cet instant, ça lui semblait visiblement plus important que le fait qu'il puisse apercevoir dans le mouvement la naissance de sa poitrine. Capucine avait été mannequin mais il savait qu'elle peinait à décrocher de véritables contrats maintenant. Elle se faisait coiffer au poteaux par des gamines de dix ans de moins qu'elle et elle le vivait très mal. Elle s'escrimait à des régimes permanent, faisait du sport tous les jours, partant courir dans les bois tôt le matin. Sauf le week end où elle s'autorisait une grasse matinée. Surtout si elle était sortie toute la nuit mais là encore, il savait qu'elle n'allait plus autant en boite qu'avant. La majorité de ses copines s'étaient mariées ou avaient des postes à responsabilité.

Noé s'était figé en la découvrant dans sa baignoire comme si le monde n'avait pas failli s'écrouler avec la maison quelques minutes plus tôt.
L'adolescent avait déjà vu Capucine en bikini plus souvent qu'à son tour. Il l'avait aussi aperçue en nuisette dans les couloirs depuis toutes ces années où il la connaissait. Mais c'était la première fois qu'il la voyait dans sa baignoire et ses yeux bruns ne purent s'empêcher de regarder ce que la mousse dévoilait à peine et de chercher ce qu'elle cachait.
Il ne l'avait jamais avoué à personne, mais Capucine avait alimenté plus que sa part de fantasmes depuis qu'il avait l'âge d'en avoir. Même si cela ne se faisait pas de rêver à la fiancée de son grand frère, surtout alors qu'elle a 10 ans de plus que vous...

— T'as rien entendu ? demanda-t-il en s'efforçant de ne pas fixer sa poitrine, ne voulant pas passer pour un gros pervers.

Capucine sortit la batterie et la sécha. Elle reposa le tout sur le tabouret et jeta la serviette dessus pour dissimuler le vibromasseur. Elle ne voulait pas passer pour plus désespérée que tout le monde semblait le penser dans cette maison.

— Donne-moi mon peignoir, dit elle. Entendre quoi ?

En ce moment il y avait tout le temps des disputes. Ou des drames. Ou des drames finissant en dispute. Mais on ne lui disait jamais les raisons. Elle détestait être la dernière informée alors qu'avant c'était elle qui savait tout.

Noé eut tout de même le temps d'apercevoir le canard et comme il savait très bien à quel genre de jeu cela pouvait servir, il sentit sa gorge se serrer légèrement à l'image qui naquit dans son esprit.

— Oh, pas grand-chose... Juste l'apocalypse, répondit-il en ramassant le peignoir.

Il l'ouvrit bien diligemment, se dévouant pour l'aider à le passer une fois qu'elle serait sortie de la baignoire.

— La maison est une zone de guerre, il n'y a plus une fenêtre d'entière, et ça a été le chaos. Comment tu as fait pour ne rien entendre ?

— Tourne la tête, lui dit elle.

Elle sortit quand ce fut fait et s'enveloppa dedans. Elle ôta sa pince et passa sa main pour remettre ses cheveux en place. Elle les portait au niveau des épaules mais les laissait rarement libre.

— Pourquoi y a plus de fenêtres ?

Elle avait à peine dit ça qu'elle se précipita dans sa chambre.

Il la suivit aussitôt et la rattrapa par l'épaule avant qu'elle n'avance trop loin.

— Fais attention, il pourrait y avoir du verre.

Les vitres s'étaient brisées de l'intérieur vers l'extérieur, mais on ne savait jamais.
Il lui passa devant pour aller jusqu'à la fenêtre et refit son sortilège pour la réparer.

— On a eu un petit problème, expliqua-t-il finalement. Une intrusion.

Mais il ne savait même pas à quoi tout ce bordel avait servi. Pourquoi ce sorcier avait-il eu besoin de coucher avec Quentin et d'embrasser Bo ? Il aurait du demander à Alexis. Il n'était pas demeuré : il savait très bien que son frère ne lui disait pas tout et notamment au sujet de l'enquête qu'il menait sur la mort d'Eric. Quentin continuait à le prendre pour un bébé et c'était frustrant. Il avait le droit de savoir. Eric était aussi son frère.

— Je te résume vite fait : un sorcier a possédé Joanna pour coucher avec Quentin. Bo s'en est rendue compte et son pouvoir s'est emballé, détruisant toutes les vitres de la maison. Le sorcier a ensuite embrassé Alexis pour rouler une pelle à Bo, mais je sais pas pourquoi. Dimi a voulu casser la gueule de mon frère et j'ai du l'enfermer dans ma zone d'isolement. Le sorcier dans le corps d'Alexis a finalement embrassé encore Joanna avant que Quentin ne le raccompagne...

C'était complètement dingue quand on y pensait. Il avait bien vu la colère dans le regard de son frère, et pourtant, il était sorti avec Joanna possédée comme si c'était normal.

Elle se tourna vers lui et plissa les yeux. Ils étaient gris tirant sur le vert et elle déposait toujours avec soin des fards à paupière visant à rehausser leur couleur. Elle déplorait en revanche d'avoir des cils si pâles et si frêles. Un temps, elle avait été chez l'esthéticienne pour en faire poser des faux avec un maquillage permanent mais maintenant elle ne le faisait plus.

— Quentin a couché avec Joanna... Et tout le monde le sait ? Il a pas fait ça dans le bassin ?

Parce que visiblement Quentin avait un truc avec l'étang du jardin. C'était peut être là bas qu'elle aurait dû tenter un rapprochement.

— Non, dans le bureau.

Noé ne put s'empêcher de regarder discrètement vers l'échancrure du peignoir. De ce qu'il avait déjà remarqué, Capucine avait un peu plus de poitrine que Clém.

— Tu as vraiment loupé quelque chose, même si c'était vraiment pas drôle sur le moment.

Elle soupira en voyant les feuilles et se baissa pour ramasser celles à ses pieds. Heureusement qu'il ne pleuvait pas, ses fringues auraient été ruinées.

— Il est entrain de devenir aussi dingue qu'Alexis. Pourquoi tous les hommes de cette maison finissent par virer cinglé, dit elle contrariée.

Quentin ne supportait pas qu'elle le touche. Il la traitait froid en permanence mais il se comportait exactement comme Eric avec Bo puis avec Joanna. Elles avaient en commun d'être atrocement vulgaires. Même si elle le voulait, elle ne saurait pas s'abaisser à se comporter comme ces chaudasses.

— Hé ! Me mets pas dans le même panier, tu veux ?

Il s'accroupit devant elle et lui sourit avec sa chaleur habituelle.
Noé aimait beaucoup Capucine, et pas seulement pour les fantasmes moites qu'elle avait pu occasionnés chez lui. Il la connaissait depuis qu'il était tout petit et elle avait toujours été sympa avec lui. Il n'avait jamais compris pourquoi Eric était parti sans elle, pourquoi il s'était comporté comme un connard en la plaquant d'un simple sms comme s'ils n'avaient pas été ensemble depuis des années. Il ne comprenait pas plus cette aversion que Quentin ressentait à son égard, comme si la jeune femme était le pire des démons.
Avec les années, et surtout après le départ d'Eric, Noé s'était rapproché d'elle. Lui aussi avait été abandonné par son frère et l'autre s'était comporté comme un gardien de prison et finalement, avait été aussi absent pour lui qu'Eric. Capucine, elle, était toujours là pour l'écouter, pour le soutenir. Il lui avait montré ses progrès en magie, il avait essayé de lui apprendre à faire des potions.

— C'est pas pareil... Toi t'es pas encore...

Elle n'allait pas dire "un homme" ça allait le vexer. Elle releva ses yeux vers les siens et lui sourit.

— T'es différent. T'es pas un connard.

— Je suis bien content de te l'entendre dire, répondit-il avec ce petit air satisfait et fier qui pouvait le faire ressembler à son aîné.

Elle se releva et alla ouvrir la fenêtre pour jeter les feuilles.

— Ouais mais ça veut pas dire que tu vas pas changer. Je te garde à l'oeil, Noé.

Elle poussa un petit glapissement en marchant sur un tout petit débris de verre devant la fenêtre.

Aussitôt, il fut auprès d'elle.

— Oh, merde. Comment ça se fait ? Viens t'asseoir.

Noé était à la fois vexé que son sortilège n'ait pas pris tous les morceaux de verre pour reconstituer les vitres et embarrassé que ça ait pu blesser Capucine. Il faisait un bien piètre sorcier s'il foirait un truc aussi simple.

— J'suis désolé. J'aurai du mieux vérifier, fit-il en l'aidant à s'asseoir sur le lit. Je vais regarder.

Il tira le pouf jusqu'à lui pour s'y installer et prit le pied de Capucine délicatement entre ses mains.

L'éclat était minuscule mais du coup il s'était bien incrusté dans la voute plantaire. Les ongles des pieds de Capucine étaient impeccables et couvert d'une fine pellicule de vernis à ongles aux reflets nacrés. Une chaine en or était pendue à sa cheville avec de petits diamants et une breloque en forme de tortue. Sur le dessus de son pied se trouvait un petit tatouage noir et or représentant le même animal. Le doré commençait à perdre de ses couleurs et elle devrait sûrement retourner chez le tatoueur pour y remettre des pigments.

— Noé... Il se passe quoi exactement dans cette maison ? Demanda-t-elle en le regardant.

Il en savait peut être plus qu'elle. C'était une idée tellement dérangeante.

Noé trouvait que même les pieds de Capucine étaient parfaits. Il parut bien embêté en voyant la blessure, reposa son pied doucement et fila dans la salle de bain chercher une pince à épiler.
Il se réinstalla et reprit son pied toujours aussi doucement.

— Je sais pas trop. Quentin ne lâche ses infos qu'au compte-goutte.

Il releva les yeux vers ceux de Capucine.

— Je crois qu'il s'est lié à Alex. Il ne pète plus les plombs comme ces derniers jours et il est même... différent. Il savait qu'il se passait un truc avec Quentin alors qu'on était enfermés dans la bibliothèque.

Il se concentra à nouveau sur le pied de Capucine. De son pouce, il caressa la zone autour de la petite blessure, absorbant la douleur. Il continua de le faire alors qu'il utilisait la pince pour déloger l'éclat de verre.

— Bo est une sorcière, mais elle ne le savait pas jusque-là. C'est sa magie qui a détruit les vitres tout à l'heure, parce qu'elle ne la maîtrise pas vraiment. Eric le savait, mais ne lui a rien dit.

Quentin avait dit que leur frère avait commis une erreur en ne la mettant pas au courant.

Le visage de Capucine se décomposa. Une sorcière. Elle était encore une fois la seule à n'avoir aucun pouvoir. Savoir qu'elle partageait ça avec Ahmed n'avait jamais été une consolation. D'autant que maintenant qu'il ne lui courait plus après, il se montrait aussi condescendant que les autres à son sujet.

— C'est logique. Je ne comprenais pas qu'il se soit tellement monté la tête pour une fille... banale, dit elle avec raideur.

Noé se demanda si elle parlait d'Eric ou de Quentin. Probablement plus Eric.

— Eric te méritait pas, lâcha-t-il en retirant enfin l'éclat de verre.

Cela fit saigner un peu plus la plaie. Aussitôt, il utilisa son pouvoir pour absorber la blessure.

— On est bien d'accord à ce sujet, murmura-t-elle.

Elle se laissa tomber sur le lit, lui laissant son pied. La magie était la couleur et elle se sentait tellement noir et blanc. Elle avait beau lire, apprendre et s'y essayer... Elle n'avait aucun talent pour ça et ça la rendait tellement malheureuse. Elle avait beau être consciencieuse, elle ne parvenait pas à compenser sa totale absence de pouvoir.

— Je serai toujours à la traine, murmura-t-elle.

Elle ne laissait pas souvent voir combien cela pouvait la toucher. Personne n'aurait compris dans cette famille et encore moins dans ses amis. Mais elle avait fait un peu de magie avec Noé alors elle savait qu'il ne se moquerait pas. Il avait surtout été dépité de voir qu'une potion très simple avait tourné au sirop pour la toux... Même pas efficace en plus.

Noé nettoya délicatement le sang sur la plante du pied de Capucine. Il n'y avait plus aucune trace de la blessure et il la sentit tirer légèrement la peau de son propre pied dans sa chaussure. Comme c'était finalement très superficiel, cela ne durerait pas longtemps.
Il ne relâcha pas le pied de Capucine pour autant et observa le bijou qui sublimait la finesse de sa cheville, son tatouage. Il ne l'avait jamais vu d'aussi près et il passa les doigts dessus.

— On pourrait essayer avec un objet de pouvoir. Regarde Gauthier. Il n'est pas sorcier, mais il fait de la magie grâce à ça depuis des années.

Jusqu'ici, il n'avait pas eu le droit d'approcher les boites contenant ces objets dans la bibliothèque. Quentin avait verrouillé les placards et la seule fois où il avait essayé de les forcer par curiosité, il s'était fait copieusement engueuler. Mais les choses avaient changé depuis la veille, alors peut-être qu'il pourrait en emprunter un pour Capucine et lui apprendre à s'en servir. Après tout, Quentin avait dit qu'il serait sans doute nécessaire que Dimitri sache se défendre, alors il serait mal avisé de refuser que Capucine puisse faire de même.