Chapitre 30 - Le pays basque

Il toucha sa blessure par réflexe. Il n'avait pas voulu que Quentin s'en occupe. La potion de sa mère avait déjà bien aidé à cicatriser.

— ça va bien, maintenant. Faut pas t'en faire.

Il soupira légèrement.

— Tu me manques.

Il aurait tellement aimé être dans ses bras cette nuit. Retrouver sa chaleur, sa présence.

Il y eut un léger silence.

— Je préférerai que tu sois là. Juste toi.

Sans Miu eut été sûrement plus juste et précis que sans les autres.

— Tu serais en sécurité ici, murmura-t-elle.

Il avait bien compris ce qu'elle avait voulu dire. Laisser Miu derrière lui déplaisait un peu, mais c'était totalement gommé par la perspective d'être seul avec Capucine.

— Je vais venir. J'ai presque fini mes calculs, tu sais ?

Il s'était endormi dessus cette nuit et il n'avait pas eu le temps de s'y remettre, mais il touchait au but.

— Vraiment ?

Il sentit sans mal dans sa voix combien cette idée lui faisait plaisir mais qu'elle refrénait un peu ses sentiments.

— Ne te mets pas en danger... Si tu finis dans la méditerranée, je ne me le pardonnerais pas, murmura-t-elle.

— T'oublies à qui tu parles, là ? Je suis un petit génie ou pas ?

Il retrouva son sourire.

— Et en plus, j'ai une super motivation pour pas me planter.

Il y eut encore un silence et elle murmura à voix basse.

— Tu me manques aussi. Vraiment.

Noé n'aurait pas être plus heureux à cet instant.

— Je veux te voir.

Rien que d'y penser, il avait envie d'elle.

— Ça ne tient qu'à toi, murmura-t-elle. C'est toi le sorcier...

Mais parfois elle se disait que prendre l'avion serait aussi bien. Sauf qu'ils ne seraient pas tranquille là bas avec tout ce monde.

Son murmure fut une caresse à son oreille et il laissa échapper un soupir qui ne devait rien cacher de ce que sa voix agitait en lui.

— Je vais me remettre au boulot, alors... fit-il aussi bas.

— Ça veut dire que je dors toute nue cette nuit ou que j'attends demain matin ? Demanda-t-elle sur le même ton que lui.

Il entendit Bo lui crier de ramener son cul pour l'aider à préparer les brochettes.

Il leva les yeux au ciel en entendant Bo.

— Je serai là cette nuit, ma Capucine.

Il ne pourrait pas attendre plus longtemps. Comment faisait Dimitri ?

— Ok. Préviens Quentin de ton absence parce que je ne suis pas disposée à te laisser rentrer trop vite, murmura-t-elle.

— Je vais être obligé, sinon il va devenir dingue... s'amusa-t-il.

Mais après les évènements de la nuit dernière, il ne voulait pas se montrer imprudent.

— Dors un peu si tu peux. Parce qu'une fois que je serai là...

Oh putain, il fallait qu'il raccroche sinon il ne pourrait plus se lever avant un moment !

— Je t'aurais bien demandé ce que tu pensais faire mais... Il me semble avoir entendu que tu as des brochettes à préparer, dit elle avec un sourire dans la voix.

Il soupira, dépité.

— Ouais, apparemment je suis indispensable. Dimi doit plus savoir comment on enfile un bout de viande sur...

Il stoppa sa blague vaseuse avant de la terminer, en riant légèrement.

— Mon dieu... Tu passes trop de temps avec les Hendricks, ils sont pire que Chris, déplora-t-elle avec un sourire dans la voix.

Elle marqua un silence avant de dire plus doucement :

— A ce soir alors...

Il avait ri encore, ne pouvant même pas la contredire. Chris était un enfant de choeur comparé au duo Hendricks.

— A ce soir. J'ai hâte.

Il finit par raccrocher, mais resta sur son lit. Il ne redescendit finalement que dix minutes plus tard, heureux à la perspective de retrouver Capucine ce soir et plus détendu.

Bo avait le traita de fumiste à son arrivée dans la cuisine. Dimitri était juché sur un tabouret en picorant des olives.

— Alors comment va Capucine ? Demanda-t-il avec un sourire entendu.

Un léger sourire flottait encore sur les lèvres de Noé.

— Très bien. Elle bronze sur la plage.

Et elle l'attendait.

— Bon, y a encore des brochettes à faire ? J'ai un truc à terminer après.

— T'aurais dû te branler avant, lui dit Dimitri. C'est jamais bon de garder ça quand on cuisine.

Bo donna une tape à l'arrière du crâne de son frère.

— Fuckosor ça suffit.

Elle regarda Noé.

— Demande plutôt à Miu de faire quelque chose pour toi, c'est plus sain pour ton endurance. Et non toutes les brochettes sont prêtes mais tu peux mettre les pommes de terre dans le papier d'alu.

A la remarque de Dimi, il avait eu un haussement de sourcils signifiant qu'il l'avait peut-être bien fait.

— Bien fait pour ta gueule, s'amusa-t-il en le regardant.

Il attrapa le papier d'alu pour faire ce que Bo demandait.

— Si t'étais plus sympa, je t'ouvrirai une porte pour que tu te trouves un mec.

Mais Quentin serait contre. A quoi servait de les amener tous ici si c'était pour balancer Dimi dans la nature pour qu'il puisse se vider les couilles ?

— Non mais ce sera tellement plus intéressant quand Jo ET Steven se rameront. On pourra faire des trucs à trois dans la piscine. Tu connais l'expression à la queue-leu...

Dimitri ne termina pas sa phrase en voyant Gwen entrer.

— Je vais préparer une salade de tomates, dit elle en les regardant.

Elle sourit et prit Noé dans ses bras.

— Comment tu te sens, Noé-Chou ? lui demanda-t-elle.

— Maman... M'appelle plus comme ça... râla-t-il pour la forme.

Cela faisait des années qu'il le lui demandait, mais elle n'écoutait pas. Il sentait que même à 35 ans, elle et les tantes l'appelleraient toujours comme ça.

— ça va très bien, la rassura-t-il. Et toi ?

Elle lui semblait complètement crevée. Depuis quand n'avait-elle pas passé une nuit complète ?

— Mes fils sont près de moi, je suis la plus heureuse des femmes, dit elle en lui souriant.

Elle le relâcha et garda sa main dans la sienne.

— Je n'avais jamais remarqué ce bracelet, dit elle en touchant la petite torture du bout du doigt.

— C'est Capucine qui me l'a offert pour mon anniversaire.

"Entre autres cadeaux" pensa-t-il en se rappelant quels avaient été les suivants.