FB CDC#14 - Au pays des Samouraïs

1re semaine de mai 2030

Les semaines, puis les mois avaient passé sans qu’Alex ne réapparaisse. Elle avait limité au maximum les échanges avec Rhys, et elle était toujours restée très évasive sur ce qu’elle faisait avec les Autres ou sur les raisons qui la tenaient éloignée du clan et de Magnus. Ce dernier n'avait jamais autant regretté la promesse qu’il avait faite à Alex de ne pas l’empêcher d’agir comme elle le souhaitait. Son propre crédo lui devenait pesant alors qu’il était condamné à attendre, encore et encore. Ne pas savoir quels dangers elle courrait et, surtout, ne rien pouvoir faire pour l’aider était difficilement supportable bien que Rhys tente de le rassurer de son mieux en surveillant la timeline. Encore une fois, taper sur une enclume et chercher à développer ses pouvoirs étaient un bon exutoire, mais tout le clan avait bien conscience que Magnus était comme une bombe à retardement, prête à leur exploser dans la figure à force d’inquiétude et d’inaction. Pour la tranquillité de tous et pour tenter de distraire son frère avant qu’il ne se décide à monter dans un avion pour Akron, Devlan avait décidé qu’il était temps de repartir en voyage.
Ces derniers mois, ils avaient tous préparé en secret la campagne au Far West américain proposée par Alex pour l’anniversaire de Magnus. Pour Rhys, cela avait été la plus facile à mettre en place compte tenu qu’ils connaissaient tous déjà cette période pour avoir vu films et reportages, qu'il y avait énormément de documentation disponible et qu’ils n’auraient pas la barrière de la langue. Tout avait été prévu : le lieu, la date, les costumes, leurs backgrounds d’immigrés britanniques venus faire fortune en Amérique… Pour autant, il devenait évident à tous que sans Alex, cette aventure n'aurait aucun sens. Devlan avait alors suggéré d’avancer celle qu’ils préparaient en parallèle depuis plus d'un an et qui les mèneraient, cette fois, dans un pays qui le fascinait depuis longtemps : le Japon.
Le clan avait visité un certain nombre de peuples et d’époques, mais l’Europe était toujours restée leur terrain de jeu, même alors qu’Alex pouvait les emmener à l’autre bout du monde. L’Asie était donc une grande première pour tout le monde et les sortait de leur zone de confort. Devlan était persuadé que ce serait salutaire pour le clan, même si, pour cela, il fallait prendre l’avion. Le vol avait été interminable pour Magnus qui ne supportait pas d’être enfermé et coincé sur son siège plus de 2h, mais comme les autres, il était rapidement retourné dans cette dynamique de pré-campagne où les derniers détails se réglaient, on révisait les backgrounds, on revoyait la langue et où l’excitation de la nouveauté reprenait le pas.

Après quelques jours à jouer les touristes et à repérer les lieux dans le présent, ils firent enfin le grand saut pour rejoindre le Japon de 1802. Pour une première plongée dans cette époque et cette civilisation, Devlan et Rhys avaient choisi les environs du lac Biwa, au nord de Kyoto, encore capitale impériale. Comme d’habitude, ils basculèrent dans un endroit vide de toute habitation, sur la rive ouest du lac. Il ne leur faudrait qu’une heure de marche pour rejoindre la première ville. Ils avaient longtemps hésité à utiliser les pouvoirs de Lorna pour qu'elle leur donne à tous l'apparence de citoyens japonais, mais cela lui aurait demandé trop de concentration, aussi avaient-ils opté pour le background de voyageurs britanniques. Les étrangers n'étaient pas interdits de séjour dans l'archipel, mais leur présence était rare, et très réglementée. Autant dire qu’ils n’allaient pas passer inaperçus, même s’ils avaient revêtu des costumes locaux.
Alors qu’ils avançaient sur la route, se gorgeant des odeurs et du paysage, notant les différences entre cette époque et celle qu’ils venaient de quitter, ils aperçurent un chariot qui avait basculé sur le bas-côté, renversant une partie de son chargement, et un homme aux cheveux blancs qui tentait de le redresser. Les champs alentours étaient déserts.

Lorna n'hésita pas un instant à s'avançant vers l'homme. Elle avait passé beaucoup de temps à s'entrainer au japonais au point de leur parler sans cesse dans cette langue ces dernières semaines.

— Pouvons nous vous aider, monsieur ? Demanda-t-elle.

Elle avait teint ses cheveux en noir afin de moins attirer l'attention par sa blondeur. Elle avait déjà conscience que sa stature voluptueuse, grande et ses yeux clairs pouvait être étrange.
Devlan et Ingrid étaient dorénavant un couple même s'ils ne l'affichaient pas en public. Cette dernière rougissait à chaque sous-entendu de Magnus à ce sujet.

L'homme fixa Lorna avec stupéfaction. Jamais encore il n'avait vu une femme comme elle. Ses yeux noirs glissèrent sur le reste du groupe avec un brin d'appréhension. Dans les campagnes, on se méfiait un peu des étrangers. Alors quand ceux-ci n'étaient pas japonais... Daigo hésita. Les hommes étaient impressionnants par leur taille ou leur carrure, même les deux plus petits qui restaient, malgré tout, plus grands que lui et le Japonais moyen. Il nota les sabres à leurs ceintures, mais les routes n'étaient pas toujours sûres. Il y avait des brigands parfois...
Il revint à Lorna. Bien qu'elle ne ressemble en aucun point aux femmes de son pays, elle affichait une expression aimable qui le convainquit autant que celle, plus réservée, de sa compagne restée en retrait.

- C'est très aimable à vous.

Il se passa la main sur la nuque dans un soupir en désignant son chariot.

- L'âne a eu peur de ce maudit raton-laveur et voilà...

L'animal était à quelques mètres, en train de brouter tranquillement, nullement inquiété par le chariot renversé. Les marchandises étaient des ballots qui exhalaient une forte odeur de plantes plutôt agréable. Plusieurs avaient valsé au sol et dans le fossé.

- On va vous redresser ça vite fait, approuva Magnus en posant son baluchon.

Son japonais était moins bon que celui des autres et il gardait un fort accent britannique, mais il restait compréhensible.

— Nous venons d'un pays lointain, veuillez excuser notre japonais, ajouta Lorna en lui souriant.

Elle était rassurée que l'homme ne parte pas en courant en croyant qu'ils étaient des Yokai. Ce qu'ils étaient d'une certaine manière...

— Vous n'êtes pas blessé ? Demanda Ingrid en approchant.

Elle avait passé un long moment à retourner la phrase dans sa tête pour être sûr qu'elle soit compréhensive.

Il secoua la tête négativement autant à la question d'Ingrid qu'à la remarque de Lorna.

– Non, non.

Il regarda Ingrid au moins aussi longuement qu'il l'avait fait avec Lorna. C'était vraiment fascinant.

– J'avais entendu parler des étrangers à la peau blanche... mais je ne pensais pas en voir un jour.

— Parfois il y a du bon dans certains malheurs, dit Lorna en désignant le chariot que les hommes avaient redressé.

Elle ajouta :

— Si besoin vous avez même un forgeron sur qui compter...

Magnus eut un sourire fier à ces mots, puis attrapa le dernier ballot pour le remettre dans le chariot.

– Que transportez-vous ? demanda Rhys. Cela sent bon.
– Des herbes médicinales.

Il s'inclina légèrement.

– Je m'appelle Daigo. Avec mon épouse, nous tenons une petite boutique d'apothicaires en ville.

Il désigna un point vague dans la campagne.

– Je cultive mes plantes pas très loin d'ici.

Il récupéra son âne et le rattacha au chariot.

– Si vous comptez faire halte en ville, je serai ravi de vous inviter à partager notre repas pour vous remercier.

Devlan s'approcha et le remercia d'un geste.

— Nous en serions très honoré, dit il avec un japonais impeccable.

Cette campagne c'était la sienne et dire qu'il avait travaillé pour être à la hauteur était peu de choses.

Daigo l'observa un instant. Pas trop longtemps pour ne pas paraître impoli, mais suffisamment pour satisfaire sa curiosité. Il était sûr de faire sensation en ville en arrivant en cette étrange compagnie, mais espérait qu'ils n'auraient pas d'ennuis si les hommes du Seigneur Ishida y patrouillaient. Ces derniers temps, ils étaient un peu à cran.

— Si j'avais dû quitter le Japon pour voyager, jamais mon épouse ne m'aurait suivie, s'amusa-t-il alors qu'ils se remettaient en route.

Il ignorait à qui les deux jeunes femmes étaient mariées, mais il ne concevait pas les choses autrement.

— C'est le cas pour le forgeron et ça le rend assez grognon, dit Devlan sur le ton de la confidence.

— Comme je le comprends ! répondit le Japonais en jetant un oeil à Magnus.

En chemin, Daigo leur posa plusieurs questions sur leur pays d'origine et leur voyage. Lui avait voyagé dans sa jeunesse, avant son mariage, lorsqu'il était apothicaire itinérant. Il sillonnait à pieds les campagnes de la région pour livrer remèdes et potions élaborées dans l'entreprise familiale d'apothicaire tenue par son père. Puis, il s'était marié, avait pris la suite des affaires et avait cessé ses pérégrinations. Aujourd'hui, ses fils étaient sur les routes à sa place.
Ils finirent par arriver à destination. En fait de ville, c'était plutôt une grosse bourgade rurale, avec des fermes en périphérie et des maisons de pêcheurs en bord de lac. Les habitations s'étalaient des rives de ce dernier aux pentes de quelques collines boisées. Les lieux avaient l'air calmes et paisibles alors que les gens vaquaient à leurs occupations dans les champs les plus proches ou dans les rues.

— C'est une petite ville, fit Daigo. Mais nous avons des commerces de qualité.

Il se tourna vers Rhys.

— N'égarez surtout pas vos autorisations. Il y a des patrouilles en ce moment et ils seront certainement méfiants envers vous. J'en suis désolé d'avance.
— Nous ferons attention.
— Je vais vous emmener chez moi et ensuite, je vous montrerai la ville... et le meilleur endroit où déguster le saké de la région, fit l'homme avec un brin de malice.
— Ça, ça me parle, intervint Magnus.

Lorna et Ingrid échangèrent un regard, elles avaient bien conscience qu'elles ne seraient pas invitées. Quoique si Lorna avait démontré ses talents de guerrière, les choses auraient pu être différentes mais elle préférait garder cette carte sous le kimono pour le moment.

Leur arrivée ne passa pas inaperçue. On les dévisageait, les gens stoppaient toutes leurs activités pour les regarder passer. Les plus curieux, ou les plus courageux, vinrent à leur rencontre. Daigo présenta le groupe avec le sourire, mais on lisait beaucoup de méfiance sur les visages. Heureusement, il n'y avait aucun soldat, ni samouraïs en vue pour le moment.
Daigo les entraîna vers le coeur de la petite ville et ils passèrent devant un restaurant d'où sortait une bonne odeur de viande grillée qui donna l'eau à la bouche à Magnus. Il ne fallut pas longtemps pour atteindre enfin la propriété de leur hôte, située au pied de la colline. Elle était composée d'une petite habitation en bois et torchis et d'un atelier qui servait aussi de boutique. Sur le terrain d'à-côté, de grands séchoirs lourds de feuilles et de plantes étaient exposés au soleil. Un peu plus loin, un appentis abritait une petite cuisine en pierre où un grand chaudron était en train bouillir. Une femme de l'âge de Daigo, vêtue d'un kimono vert, était occupée à retourner les végétaux en train de sécher.

— Bienvenue chez moi.

En entendant la voix de son mari, la femme cessa son activité pour approcher. En voyant le clan, elle se stoppa, prise par surprise et un peu inquiète. Daigo lui sourit, rassurant. Dès l'instant où il posa les yeux sur elle, les autres purent voir à quel point il était attaché à elle.

— Et voici Tsukiko, ma femme.

Il lui expliqua brièvement la situation et présenta chacun, écorchant un peu leurs noms, ce dont il s'excusa. Pour sa part, Tsukiko s'inclina pour les remercier d'avoir aidé son époux.

— Notre maison est votre maison. Je vais aller vous préparer quelque chose à manger, fit-elle d'une voix douce et posée, mais encore un peu sur la réserve.

Ingrid s'avança auprès de la femme.

— Nous pourrions peut être vous aider, nous sommes nombreux, proposa-t-elle.

Elle désigna Lorna.

— Voici Lorna et je suis Ingrid.

Elle avait pris soin d'adoucir le "r" pour rendre leur prénom plus facile.

Tsukiko les regarda tour à tour, puis hocha la tête. Elle semblait apprécier la proposition.

- Avant cela, vous aimeriez peut être vous rafraîchir après cette longue marche ? Fit elle en leur faisant signe de la suivre, laissant les hommes décharger le chariot avec son époux.

Elle les entraîna à l'arrière de la maison ou avait été installée une pièce de bain au sol de bambou. Elle leur procura des linges propres. Il n'y avait que de l'eau fraîche à disposition.
Quand Ingrid et Lorna la rejoignirent dans la maison, elles s'attelerent au repas et finirent par discuter si bien que Tsukiko se detendit. Ses fils étaient sur les routes et toute cette jeunesse n'était pas désagréable.
Le repas se passa dans une bonne ambiance et finalement, Daigo proposa aux hommes de les emmener en ville.

- Je dois amener sa commande à Jiguro, fit Tsukiko aux deux jeunes femmes. Vous pourriez m'accompagner. C'est au temple.

Elle désigna la direction de la colline derrière la maison.

Ingrid et Lorna n'hésitèrent pas un instant. Elles avaient plutôt craint de devoir rester à la maison à se tourner les pouces même si Lorna ne s'ennuyait jamais tant elle avait envie d'apprendre les différents arts textiles.

Laissant les hommes repartir dans l'autre direction, les trois femmes quittèrent la maison pour emprunter un chemin de terre bordant la forêt. Tsukiko était maintenant plus volubile alors qu'elle évoquait son travail et les plantes médicinales.
Elles finirent par arriver à un vieil escalier de pierre s'enfonçant dans la forêt. Il était bordé de lanternes traditionnelles recouvertes de mousse et il fallait passer sous un torii de pierre brute avant de commencer l'ascension.

— Il y a beaucoup de marches, mais nous avons tout notre temps, leur dit-elle en prenant la tête.

— Ce n'est pas un soucis, lui assura Lorna avec un sourire.

Ingrid ne semblait pas aussi optimiste mais elle n'en dit rien. Magnus avait bien essayé de lui faire gagner en forme physique ou en combat mais même lui avait dû se rendre à l'évidence qu'il risquait de provoquer sa mort de manière prématurée.

— Parlez-nous de la personne que nous allons rencontrer, demanda Lorna.

— Jiguro vit au temple depuis quelques années. Il vous paraîtra peut-être un peu bourru au début, mais ce n'est qu'une façade.

Il fallait dire qu'il n'avait pas une vie facile avec Tenka et Okuni. Ces deux-là lui causaient bien des soucis.

— Il est originaire des montagnes, loin d'ici. Le temple appartient à la famille Hirose depuis de nombreuses générations et Jiguro s'y est arrêté un jour. Il s'est lié d'amitié avec Takeo et sa femme. Quand tous les deux ont disparu, il est resté pour s'occuper des enfants. Officiellement, il n'est pas prêtre, mais il en a quasiment la fonction.

Lorna avait écouté avec attention, histoire d'être certaine d'avoir bien tout saisi. Parler le japonais avec les autres était bien différent qu'avec une personne dont s'était la langue natale.
Ingrid essayait pour sa part de ne pas s’essouffler et cela passait par un silence parfait et une concentration aussi grande.

— Enfin, c'est plutôt un sanctuaire qu'un tem...

Tsukiko poussa un cri de surprise quand quelque chose tomba des arbres pour atterrir devant elles. L'animal était grand et imposant, bien plus qu'il n'aurait dû l'être normalement. Sa tête fine faisait penser à celle d'un renard alors que son pelage rappelait le raton-laveur. Ce n'en était pourtant pas un, sa queue touffue étant de couleur unie et son masque facial de poils noirs ne couvrant que ses petits yeux malicieux. Autour du cou, il portait un foulard rouge en guise de collier.



Il observa Tsukiko avant de pencher la tête pour regarder celles qui l'accompagnaient. C'est ainsi que Lorna put s'apercevoir qu'il tenait une brioche à la viande dans une patte et un chapelet de perles rouge foncé dans l'autre.

— Mais... C'est un Tanuki ? Demanda Lorna étonnée.

Sauf que le chapelet la perturbait énormément.

— Hé oui... soupira la Japonaise.

Elle fronça les sourcils et désigna les objets.

— C'est à Jiguro ?

Le Tanuki enfourna aussitôt la brioche à la viande dans sa gueule, ce qui lui donna un air comique de hamster.

— Où est Tenka ? demanda encore Tsukiko en regardant vers les frondaisons.

Quand on voyait l'un, l'autre n'était jamais loin. Mais ce qu'elle craignait surtout, c'était de voir débarquer Jiguro. Si Kazu avait volé son déjeuner et son chapelet, il serait hors de lui et il risquait de heurter les oreilles des deux étrangères.
Elle se pencha pour essayer de récupérer le chapelet, mais le Tanuki fit un bond de côté pour se précipiter sur Ingrid et lui tourner autour en la reniflant.

Ingrid poussa un hurlement et sautilla sur place. Elle mit ses mains sur sa bouche en réalisant qu'elle devait être ridicule mais adressa des regards désemparés aux deux autres femmes.

Kazu changea de cible pour Lorna, traînant toujours le chapelet derrière lui. Tsukiko essaya de le chasser, mais ce qui le stoppa fut un brusque coup de vent dans les arbres suivit d'un bruit de course dans les bosquets. L'animal regarda un peu partout, huma l'air et fila sans demander son reste, disparaissant dans les bois. A peine était-il parti qu'un homme surgit de derrière les arbres, armé d'un long baton et le souffle court. Il devait avoir l'âge de Daigo. Ses cheveux longs et noirs étaient retenus en une queue de cheval dans laquelle des feuilles et des brindilles s'étaient fichées dans sa course folle.

— Quand vous rentrerez, je vais vous tanner tellement le cul qu'on pourra faire des sandales avec ! hurla-t-il à qui voulait l'entendre.

Pour toute réponse, ils entendirent un rire masculin du côté où le Tanuki avait disparu.

— Sale petit con ! Je...
— Hum hum, fit Tsukiko en se raclant la gorge, les mains sur les hanches.

L'homme s'interrompit, se rendant compte qu'il n'était pas seul. Il renifla et passa le dos de sa main sous son long nez.

— Ingrid, Lorna, voici Jiguro.
— Oh... Bonjour, Tsukiko.

Ses petits yeux noirs glissèrent sur les deux étrangères et se plissèrent légèrement. Il était difficile de deviner ce qu'il pouvait penser à cet instant.