Chapitre 23 - Joyeux anniversaire, Noé !

Jeudi 23 mai

Noé était rentré chez lui. Il avait organisé une grande fête pour son anniversaire mais rien ne se passait comme prévu. Déjà dans le salon, il avait surpris Thanaclop sortant une boite de Dominos et expliquant les règles à Gwen. Il avait eu beau supplier sa mère de pas jouer avec le Démon, tous les deux lui avaient adressé un regardé choqué en se plaignant de son impolitesse.
Noé était donc parti chercher Quentin pour qu'il vienne en aide à leur mère. Mais il était occupé dans son bureau. Bo était allongée toute nue dessus et lui servait de clavier alors qu'il dictait ses consignes à Joanna en tenue de soubrette. Cette dernière faisait la gueule, très jalouse de ne plus être sur le bureau.
Alexis lui tapait l'épaule, habillé en roi, une citrouille sur le bras.

— Y a Capucine qui t'attend dans le loft. Elle dit qu'elle a ton cadeau d'anniversaire mais que si tu te grouilles pas, il va refroidir...

Noé se précipitait mais avec la magie des rêves, il n'eut pas à traverser le jardin pour y être. Capucine était toute nue dans la chambre. Elle avait une parure en bolduc en tout est pour tout.
Il se sentait sûr de lui et s'approchait pour la pousser contre le mur.

— Oh Noé... Tu m'as tellement fait attendre... Si tu savais comme j'attendais que t'ais dix huit ans, lui susurrait elle.

Il la fit se retourner pour caresser ses seins, l'excitation montant en lui avec force.

Un grand bruit dans le mur le réveilla en sursaut de son rêve. Il n'eut guère de mal à identifier ce que cela pouvait être. Le jour était levé et le radio-réveil sur la table de chevet indiquait 6h40.
C'est seulement là qu'il se rendit compte qu'il s'était collé contre le dos de Capucine et que sa main serrait sa poitrine. Son corps était encore tendu par le rêve qu'il venait de faire.
Elle poussa un gémissement en s'étirant contre lui.

— Dis-moi qu'il est au moins 9h, murmura-t-elle les yeux fermés.

Noé ne bougea pas d'un pouce. La position lui plaisait bien et il aimait ce qu'il sentait sous sa main.

— Ils s'arrêtent jamais ou quoi ? maugréa-t-il dans un soupir.

Ce rêve était très étrange. Dérangeant en grande partie, surtout cette histoire de dominos. Il eut un frisson en y repensant et préféra se rappeler Capucine entourée de bolduc. Mais ça, c'était complètement improbable : jamais elle ne mettrait un truc aussi synthétique sur sa peau, elle préférerait un ruban de satin.

Capucine émergeait lentement. Elle avait eu bien chaud cette nuit dès que Noé s'était endormi et que naturellement il avait fini contre elle. Elle ne dormait jamais serrée contre quelqu'un mais pour une fois elle avait trouvé ça agréable. Surtout qu'il sentait bon.
Elle sentit contre ses fesses qu'il était probablement plus réveillé qu'elle. Ça aussi, elle n'y était plus habituée. Les derniers matins où elle s'était réveillée dans le lit de Thierry, il s'était plutôt excusé d'être long au démarrage. Enfin c'est pas comme s'il l'était aux autres moments de la journée.

— Je vais avoir une tête épouvantable, murmura-t-elle les yeux toujours fermés. J'ai plus l'âge pour ce genre de nuit blanche.

— Tu n'as jamais une tête épouvantable, la rassura Noé avec sincérité.

Il embrassa naturellement son épaule. Elle sentait vraiment bon.
Sa main commença à caresser son sein avec plus de douceur que cette nuit. Soit il avait retenu ce qu'elle avait dit, soit il n'était pas encore bien réveillé.

Au moins Noé savait quoi lui dire à une heure pareille. Elle apprécia grandement. Et aussi qu'Alexis soit coincé en Norvège parce que lui, lui aurait balancé direct qu'elle avait une sale gueule avec son air de fouine.

— Je ne me lève jamais... jamais... avant 7h, murmura-t-elle. Je peux pas être belle avant 7h...

Elle s'étira encore un peu contre lui avec un soupir de plaisir.

— Tu es belle à n'importe quelle heure... mais on n'est pas obligé de se lever.

Il avait d'autres choses en tête qui nécessitaient une position plutôt horizontale. Sa bouche explorait son cou maintenant, mais finalement, il bougea pour qu'elle s'allonge sur le dos et avoir plus de latitude. Il n'avait pas eu le temps de grand-chose cette nuit, coincé par toutes ses hésitations. Il avait bien conscience que pour la satisfaire vraiment, il allait devoir s'entraîner, mais il était prêt à faire ce sacrifice.

Elle refusait d'ouvrir les yeux. Il était trop tôt pour voir qu'il n'était pas 7h. Elle savait que cela la mettrait de très mauvaise humeur. Tout comme le lit était de très mauvaise qualité et qu'elle se lèverait avec des courbatures. Elle sourit aux mots de Noé.

— Tu dis toujours des trucs gentils, murmura-t-elle.

Et il ne semblait même pas se forcer. A la lumière, Noé vit en effet que le flanc gauche de Capucine avait pris une teinte jaune de la taille d'une main.

Il fit le tour de l'hématome du bout du doigt, essayant malgré tout d'utiliser sa magie sur elle, en pure perte évidemment. Olivier le paierait. Noé ne savait pas comment, mais il espérait bien qu'il le paierait. Avoir perdu une main n'était pas un chatiment suffisant.

— Tant mieux, fit-il à son oreille avant de venir l'embrasser avec plus de langueur.

Comme elle n'était pas bien réveillée, il essayait de se ralentir. C'était un peu frustrant, mais c'était aussi très excitant de prendre un peu plus son temps. Sa main libre était revenue sur ses seins, alternant entre l'un et l'autre.

Elle avait répondu à son baiser mais il sentit mal que c'était aussi un peu tôt pour recevoir une grande participation de sa part.
Elle eut un léger frisson et reprit sa position sur le côté pour se serrer contre lui. Elle prit sa main et la guida à nouveau sur sa poitrine.

— J'ai dis doucement parce que j'ai une peau délicate à cet endroit, murmura-t-elle. Quand j'ai mes vêtements, c'est différent, tu peux être un peu plus... sauvage.

Autant lui donner quelques clés qui lui resserviraient peut être avec une autre fille. Elle fit glisser sa main sur son ventre puis sous le tissu de sa lingerie. Elle la guida un peu plus entre ses cuisses.

— Et là... Avec ton doigt des petits cercles. Lentement... Tu es au bon endroit pour sentir si tu fais bien ou non, murmura-t-elle.

Il n'arriverait peut être pas à trouver ce qui lui plaisait du premier coup mais se réveiller ainsi, lui allait très bien. Elle ne ferait pas sa difficile et peut être que malgré tout, il arriverait à l'adoucir un peu pour qu'elle ne passe pas Quentin et Bo à la moulinette.

Noé essaya de se conformer à ses instructions, se rendant compte que, les rares fois où il s'était essayé dans cette zone, il avait fait un peu n'importe quoi. En tous cas, il se montrait très appliqué, guettant sur le visage de Capucine si cela lui plaisait ou pas, revenant régulièrement l'embrasser. Ce genre de leçon-là lui convenait plus que celle de la veille.
Il se montra un peu plus audacieux en laissant glisser ses lèvres sur sa poitrine, sa langue suivant le mouvement de son doigt plus bas.

Elle s'était légèrement écartée de lui pour lui laisser plus de latitude.
Capucine se fit une raison. Comme pour la chimie ou les maths, Noé apprenait très vite et se lançait de lui même dans des leçons pas encore abordés.
Aux frémissements de son corps, à l'humidité chaleureuse entre ses cuisses et à sa manière de se mordre la lèvre inférieur, il n'eut pas de mal à voir que ses caresses faisaient de l'effet.
Capucine caressa ses cheveux fébrilement d'une main alors qu'elle portait l'autre à sa bouche pour ne pas laisser échapper le moindre son. Elle ne savait pas ce qui faisait naitre cette chaleur au creux de son ventre, sa manière de caresser sa poitrine avec sa langue ou celle de son doigt qui lui donnait envie de bien plus. Elle sentait que lentement le plaisir montait en elle et elle essayait de le retenir malgré tout.

Noé trouvait plus plaisant qu'il aurait cru de sentir que ce qu'il faisait avait cet effet sur elle, même si elle avait du le recadrer une fois ou deux parce qu'il allait trop vite ou pas de la bonne façon. Quand il avait commencé à embrasser ses seins, il ne savait pas trop comment, il s'était à peu près souvenu de ce que Bo avait dit dans la voiture à ce propos et c'était visiblement payant.
En tous cas, il était pas mal fier de la sentir se tendre, frémir et de percevoir ses gémissements étouffés. Si chaque leçon de ce genre débouchait là-dessus, il n'allait vraiment pas être contre apprendre.
Et puis, il fallait bien avouer que percevoir ce qui se passait dans l'autre chambre lui donnait bien envie de rivaliser et c'était un aussi bon moteur que le plaisir de Capucine pour qu'il se donne à fond.

Lorsque Capucine sentit qu'il était pas loin de lui donner un orgasme, elle le renversa sur le lit et s'installa sur lui à califourchon.
Elle se pencha sur lui, ses yeux bien ouvert cette fois.

— Est-ce que tu as toujours, toujours utilisé une capote avec tes copines comme je te l'ai demandé depuis que t'es môme ? demanda-t-elle à voix basse.

Elle savait que ses frères avaient dû être pénible aussi avec ça et elle en avait bien trouvé dans ses affaires ce qui l'avait grandement aidée à foutre la merde en bretagne.

Noé avait été pris par surprise. Encore. Il n'avait vraiment pas l'habitude qu'on prenne des initiatives.

— Ben oui, répondit-il après avoir hoché la tête avec vigueur.

Il eut du mal à déglutir tout de même. S'il se passait ce qu'il croyait qu'il allait se passer, il avait intérêt à assurer mieux que cette nuit.

Elle le regarda longuement dans les yeux pour s'assurer qu'il ne mentait pas.

— Ok, murmura-t-elle.

Elle attrapa l'oreiller près de lui et le cala entre le mur et la tête de lit. Ce que les imbéciles à côté n'avaient pas eu l'idée de faire visiblement. Elle se releva légerement pour enlever sa culotte et s'installa à nouveau sur lui. Elle savait que ça ne durerait pas longtemps, vu comment Noé la touchait depuis ce matin et elle-même n'en était pas loin, échauffée ainsi. Avec cette position, elle pourrait contrôler le mouvement.
Elle approcha ses lèvres des siennes pour les embrasser lentement alors qu'elle le guidait en elle avec des gestes assurés. Il put alors comprendre la grande différence que cela faisait après de longs préliminaires. Elle eut un léger gémissement contre ses lèvres mais ses hanches le maintenant fermement, il ne pouvait pas encore bouger.

Il en était de toute façon incapable. Il avait fermé les yeux quand il était entré en elle, étouffant un gémissement en se mordant la lèvre inférieure. Jamais encore il ne l'avait fait sans capote et la sensation était bien différente. Il avait fallu qu'il se concentre pour éviter de venir immédiatement et il sentait que ce n'était que le début.
Il répondit sans mal à ses baisers. Cette lenteur était une délicieuse torture alors que tout son corps réclamait de bouger avec plus de fougue.

Elle l'embrassa encore un instant avant d'écarter ses lèvres et de se redresser pour commencer à bouger son bassin. Elle retrouva sans mal la sensation qu'il avait commencé à faire naitre dans son ventre. Elle accentua le mouvement avec lenteur mais en commençant à donner un peu plus de rythme.
Elle n'avait fait l'amour sans préservatif qu'avec un seul homme et n'aurait jamais pensé que celui avec qui elle le referait serait son petit frère. L'idée que Noé puisse être en elle de cette manière, ne la laissait pas indifférente. Cette proximité la touchait plus qu'elle ne l'aurait cru même si elle prenait tout en main de cette manière.

Noé accrocha ses hanches de ses mains. Ses yeux allaient de son visage à sa poitrine si tentante devant lui qu'il finit par y mettre ses doigts. Se laisser faire de cette façon était une sensation nouvelle, bien loin de lui déplaire.
Il ferma les yeux à nouveau pour tenter de visualiser quelque chose de moins excitant, mais ce n'était pas gagné. Peut-être qu'il avait bien besoin de la 2e leçon, celle sur le contrôle.

Capucine ne fit pas trainer trop les choses. Une fois qu'elle sentit la vague de plaisir prêt à déferler en elle, elle se déhancha de manière plus rapide et lorsqu'elle le sentit venir en elle, elle suivit dans les secondes qui vinrent. Elle avait verrouillé ses lèvres à grands regrets, elle aurait largement préféré pouvoir extérioriser ce qu'elle ressentait surtout que sa voisine de chambre ne s'était vraiment pas gênée au fur et à mesure des rounds.
Elle se dégagea doucement et se laissa glisser sur le lit près de Noé, récupérant l'oreiller au passage. Elle attrapa ses clopes et s'en alluma une en regardant le plafond.
C'était bien. C'était franchement bien. Elle n'aurait pas cru et avait plutôt eu peur que ça reste un truc un peu gênant entre eux.

Noé reprenait pied tout doucement, un sourire ravi sur les lèvres. Faire l'amour avec une fille qui savait ce qu'elle faisait et ce qu'elle voulait était bien différent de ce qu'il avait expérimenté jusque-là. C'était presque comme s'il avait perdu sa virginité une seconde fois. Que ça soit Capucine était encore plus extraordinaire. Il avait réalisé le fantasme qu'il entretenait dans sa tête ces dernières années et il avait bien envie de recommencer.
Toute sa vie prenait un tour complètement inattendu depuis deux jours et il n'allait pas s'en plaindre.
Il s'étira de tout son long et regarda Capucine. Elle avait eu l'air de prendre son pied, elle aussi, et il espérait que c'était vraiment le cas. Il ne voulait pas trop y penser, mais il craignait la comparaison avec Eric ou avec n'importe lequel de ses amants.
Noé ne put s'empêcher de caresser doucement le bras de Capucine du bout de ses doigts, laissant sa respiration reprendre un rythme plus régulier.

En temps normal, elle aurait filé dans la salle de bain et aurait fait redescendre un peu le mec de son petit nuage. Elle n'aimait pas la tête satisfaite que pouvait faire un garçon après avoir tiré son coup. Peut être parce qu'elle était sorti avec pas mal d'Eric après Eric. Même si aucun n'avait atteint son niveau de vantardise.
Elle glissa sa main dans celle de Noé, entremêlant ses doigts aux siens. Elle prit une longue inspiration sur sa cigarette et souffla la fumée avant de tourner son visage vers le sien.

— C'était bien. Vraiment, dit elle à voix basse.

Il vit sans mal qu'elle était franche. Il savait très bien quand elle passait de la pommade ou qu'elle était directe.

Noé se sentit pousser des ailes à son aveu, d'autant plus qu'elle ne disait pas cela pour rassurer son égo. C'était juste... merveilleux : il avait couché avec Capucine et elle avait vraiment aimé !

— Ouais. Vraiment bien, approuva-t-il doucement.

Il se sentait sourire comme un débile. Il fallait qu'il efface ça de son visage avant de sortir de cette chambre sinon ils seraient grillés par les autres. Il n'avait pas envie que ça arrive : Capucine serait mal à l'aise, Quentin encore plus chiant que d'habitude, Bo et Dimi seraient ravis de le pourrir...

Elle termina sa cigarette et se leva pour actionner le bouton permettant de baisser de moitié le volet roulant. Elle laissa la fenêtre ouverte et revint s'allonger sur le lit.

— Je sors pas avec toi, lui rappela-t-elle.

Elle s'allongea à nouveau sur le ventre. Elle devait éviter de lui faire trop de câlin où il allait vraiment croire l'inverse.

— Je vais dormir encore un peu. Si tu te lèves, ce serait bien que tu trouves quelque chose qui ressemble de près ou de loin à du thé vert et des laitages.

Ce serait pas son petit déjeuner habituel mais ce serait un moindre mal.

— Ne me réveille plus comme ça, murmura-t-elle en fermant les yeux.

Elle avait été faible. Terriblement faible ce matin. Elle avait encore envie de l'embrasser et c'était une très mauvaise chose.

— Et...

Noé avait suivi chacun de ses mouvements. Il ne se formalisa pas qu'elle dise qu'elle ne veuille pas sortir avec lui. Il n'était pas encore en état d'y réfléchir et, à vrai dire, pour le moment, garder le secret lui allait bien. D'autant plus que si elle disait ça, c'est qu'elle n'avait pas l'air de voir un inconvénient à recommencer à coucher avec lui, alors il n'allait pas la contrarier.

— Et ?

— Rien.

Elle ne pouvait pas lui demander de ne pas tomber amoureux d'elle. C'était le meilleur moyen de l'y pousser. De toutes manières, il était jeune. Ce serait juste une super expérience sexuelle. Rien de plus. Ce n'est pas comme si elle suscitait des grands sentiments en temps normal. Elle ferma les yeux et se laissa envahir par le sommeil même si la chaleur de son corps, lui manquait un peu avec ce courant d'air.